Numérique / Territoires

12. WiMax - Réseau de collecte en zone blanche et zone grise Septembre 2005

Antoine VEYRAT, Président de LD Collectivités

WiMax et réseaux de collecte

en zone blanche et zone grise

Je vais vous parler essentiellement du WiMax, mais je dirai simplement, à propos de LD Collectivités, que je ne vais pas présenter pour gagner du temps, que notre rôle est d'être partenaire des collectivités qui ont des projets de déploiement, d'exploitation et de commercialisation de réseaux télécoms. Toute la perspective que nous avons sur le WiMax se positionne en fonction de cette logique, qui est notre stratégie et notre rôle : celui d'être sur ces activités de partenariat avec les collectivités, et en particulier de délégation de service public.

Pour vous parler du WiMax, je n'ai pas, en tant que LD Collectivités, d'expérience de réseaux WiMax sur lesquels nous ayons fait des expérimentations récentes. Mais nous connaissons un peu le sujet, puisque LD Collectivités s'appelait auparavant LD Câble et qu'à ce titre, nous avons participé au déploiement et à l'exploitation du réseau BLR - c'est ainsi que cela s'appelait - de LDCom, à travers sa filiale BLR Services, et ensuite First Mark. Ce qui est certain, c'est que c'est une technologie qui marche, en tout cas pour les usages qui peuvent être utiles aux collectivités, et tels qu'ils ont été décrits, notamment sur le projet Dorsal. En tant que boucle locale radio, c'est une technologie qui, indiscutablement, fonctionne. Elle a eu quand même quelques difficultés, nous pouvons y revenir deux secondes : elle s'est trouvée en concurrence assez directe avec l'ADSL, et elle a été, en 2001-2002, emportée par la vague ADSL très forte qui a submergé la France. Les raisons en sont que le prix d'installation est plus élevé dans le cas de la BLR que dans celui de l'ADSL, ce qui est notamment dû au fait de devoir être en ligne directe et de devoir intervenir chez le client pour pouvoir implémenter une liaison BLR. Ceci, à ma connaissance, est encore nécessaire sur toutes les expérimentations que l'on a pu voir. Nous sommes encore assez loin, je pense, du plug-and-play sur le WiMax.

Une autre difficulté résidait dans les coûts d'exploitation de ces réseaux BLR, qu'il ne faut pas négliger. Il y a des taux d'incidents supérieurs à ceux qui existent sur l'ADSL et donc des coûts de maintenance et d'exploitation qui sont supérieurs. Il faut donc garder cela en tête. Mais, comme on le sait, l'ADSL ne fait pas tout, et ne couvrira jamais 100 % des entreprises et des particuliers. Le problème se pose notamment sur les zones peu denses, où la BLR devient tout à fait complémentaire et où, économiquement, la logique de déploiement de la BLR est à développer. C'est d'ailleurs que nous faisons.

Sur le fait que la BLR a été emportée par l'ADSL, il y a quand même quelques exceptions : Jean-Marc Guillemain en parlera sans doute. Altitude a réussi malgré tout à continuer à utiliser cette technologie tout en gagnant de l'argent.

Aujourd'hui, notre vision, à LD Collectivités, est que c'est une technologie complémentaire de l'ADSL, utile pour l'aménagement du territoire. À ce titre, nous sommes très proches des analyses qui ont été faites, sur le projet Dorsal ou dans le cadre d'analyses plus générales réalisées dans les collectivités. Il nous semble important que, dans la procédure d'attribution des licences, les projets de DSP, notamment, puissent avoir accès à des licences. Cela nous semble aller tout à fait dans le sens de l'intérêt général. Nous avons en particulier deux projets : l'Hérault, sur lequel je ne m'étendrai pas trop aujourd'hui, et le Loiret, sur lequel nous déployons d'ores et déjà les points hauts pour pouvoir installer les antennes WiMax et faire du WiMax sur ce projet. Il s'agit d'un cas similaire à Dorsal : ce sont des projets qui sont déjà partis avec des logiques WiMax. La question de l'attribution des licences sur ces zones est donc tout à fait cruciale. Le Département du Loiret est assez actif sur la question de l'attribution des licences, et l'on peut en comprendre les enjeux.

Sur cette procédure, là où les DSP sont déjà attribuées, LD Collectivités peut être une solution pour les collectivités qui font l'analyse qu'elles ne réussiront pas à avoir de licence - elles peuvent passer par leur délégataire, certes -, sur les endroits où il n'y a pas encore de DSP ou pas de projet attribué. Pour l'Arcep, cela va être un vrai casse-tête. Je ne souhaiterais pas être à la place de Gabrielle Gauthey.

D'autant plus que, sur la question du nomadisme, du WiMax qui pourrait concurrencer l'UMTS demain et qui peut être une technologie permettant la convergence entre les réseaux fixes et les réseaux mobiles, il y a beaucoup d'acteurs qui, aujourd'hui, se posent la question d'être dans le mobile, d'une manière ou d'une autre, pour ceux qui n'y sont pas encore. Cela n'est pas du court, mais du moyen terme, et cela va forcément aiguiser de nombreux appétits. Mon analyse est qu'il y aura beaucoup de candidats sur ces licences. En tout cas, nous serons effectivement candidats dans l'ensemble des régions, avec notre logique d'aménagement du territoire. Et, comme l'a dit monsieur Marteau, nous nous battrons pour essayer de les gagner.

Patrick VUITTON

Vous faites partie d'un groupe qui s'appelle Neuf Cegetel. Seront-ils également candidats ?

Antoine VEYRAT

Je pense qu'effectivement, Neuf sera candidat sur les licences. L'histoire de Neuf et de la BLR est une histoire longue, qui peut donner à Neuf certains arguments pour l'obtention de licences.

Patrick VUITTON, Avicca

Nous progressons à chaque pas vers la rareté des fréquences !

Jean-Marc GUILLEMAIN, vous êtes dans un cadre assez particulier. Vous avez une licence nationale, vous la revendez. Est-ce parce que vous ne croyez plus du tout au WiMax, alors que vous l'avez porté ? Êtes-vous le seul visionnaire, ou pensez-vous qu'avec l'argent récolté, vous allez en acheter deux ? C'est un peu difficile à comprendre.

Plus sérieusement, vous allez sur quatre départements, donc sur des préoccupations très voisines de celles qu'ont ici les collectivités, même si trois d'entre elles étaient sur une forme de marché de services. Quel retour d'expérience, en termes de complémentarité de couverture réelle, avez-vous sur les technologies actuelles qui sont prévues au WiMax ? Quelle couverture effective, par rapport au DSL, sur ces départements ?

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