Numérique / Territoires

4 opérateurs mobiles, 4 opérateurs fixes très haut débit ? Août 2007

Tout pousse à la convergence fixe-mobile : la technique, l'économie, les usages. Gérer un répertoire unique, faire suivre ses mails, interroger ses répondeurs, avoir un numéro par personne au foyer, voila des besoins qui se répandent vite.

Si l'on parle beaucoup de très haut débit en ce moment, il ne faut pas oublier que les chiffre d'affaires du mobile (16,9 milliards d'euros en 2006) est largement supérieur à celui d'internet (3,7 milliards). Certes, la croissance d'internet devient plus rapide, mais l'ensemble téléphonie fixe + internet (15,1 milliards) reste encore inférieur au mobile.

Pouvoir offrir au consommateur un numéro et un terminal uniques, et forfaitiser les coûts d'appels vers les mobiles, nécessite d'être présent sur les deux segments, dans une même entreprise ou via des partenariats. Cette question devient d'autant plus stratégique s'il faut investir massivement dans le très haut débit. Faut-il faire un choix d'investissement ou miser sur la convergence ? Les opérateurs ne partent pas tous de la même situation.

France Télécom/Orange est le seul à être opérateur sur les deux domaines, de surcroît avec un poids majoritaire, ce qui lui donne de très grandes marges de manoeuvre, sans être nécessairement le plus pro-actif, pour ne pas encourir les foudres du régulateur ni surtout sapper ses revenus actuels. Orange propose déjà l'option "net et unik".

SFR détient déjà 40% de Neuf Cegetel mais ne la contrôle pas ; ils vont investir ensemble, via une co-entreprise, dans la fibre optique, mais SFR lance aussi sa propre marque pour le haut débit et les offres convergentes (SFR happy zone et SFR adsl). Une clarification s'imposera, surtout si Free obtient sa licence.

Free avait fait une première incursion surprise dans le mobile avec le rachat de la société détenant la seule fréquence WiMAX, et surtout en étant le seul candidat déclaré à la quatrième fréquence UMTS. Avec la fibre, un véritable changement d'échelle à réussir pour la société.

Numericable peut évoluer techniquement plus facilement vers le très haut débit, mais détient la plus mauvaise base dans l'internet et la téléphonie fixe. Après avoir échoué sur les candidatures WiMAX et renoncé pour la 4e licence UMTS, l'opérateur a signé un accord d'opérateur virtuel (MVNO) avec Bouygues Télécom, le plus petit opérateur mobile, qui veut se lancer dans l'adsl en 2008.

En résumé, nous sommes très loin d'un jeu à 4 acteurs de convergence qui serait garant d'une dynamique de concurrence. Aussi, l'Arcep a décidé d'agir, comme l'a indiqué Paul Champsaur lors de la présentation du rapport annuel en juillet : "il n'y a aujourd'hui plus de raison objective pour que les niveaux de terminaison d'appel mobiles soient déterminés de façon significativement différente de ceux des terminaisons d'appel fixes. Il me paraît même nécessaire, dans un contexte de convergence et de concurrence directe croissante entre opérateurs du fixe et du mobile que ce déséquilibre concurrentiel disparaisse rapidement." Les baissesdu coût de terminaision d'appels voulues par l'Arcep dès cette année sont de 13% pour Orange et SFR et de 8% pour Bouygues.