Numérique / Territoires

800 sites prioritaires du mobile, à la charge des collectivités avec l'aide de l'Etat Mai 2015

C'est sous la triple pression du gouvernement, du législateur et du régulateur, que les opérateurs ont spontanément signé le 21 mai 2015 un protocole permettant de résorber une partie des zones blanches de téléphonie mobile et d'étendre la couverture 3G. Pour l'essentiel, il s'agit de respecter les accords signés précédemment. Enquête administrative déclenchée par l'ARCEP et mise en place de sanctions dans une nouvelle législation sont venues à bouts des quelques réticences des opérateurs à honorer leurs signatures. Concrètement, les 160 communes du programme "zone blanche" de 2003, qui n'avaient même pas la 2G, devraient être servies d'ici fin 2016, et les 2 200 qui auraient dû bénéficier de la 3G en ran-sharing avant fin 2013, d'ici mi-2017. 

Il est même prévu d'aller un peu plus loin, en identifiant les communes qui auraient dû faire partie du programme 2G, et surtout de mettre en place un mécanisme qui reposera sur l'initiative des collectivités. Le protocole signé avec les opérateurs limite à 800 le nombre de sites "prioritaires" qui pourraient être ainsi traités en 4 ans. Il devra impérativement s'agir de zones blanches (et non grises). Un guichet sera ouvert à l'Agence du numérique pour obtenir une aide de l'Etat. A ce stade, le barème d'aide n'est pas fixé, sachant que les collectivités devraient avoir à leur charge les points hauts et aussi le lien avec le réseau de collecte.

Tout ceci doit permettre des progrès significatifs de la couverture mobile. Il est par contre abusif de parler d'une suppression des zones blanches en quelques années. La question de la couverture "indoor" n'a pas encore trouvé de réponse satisfaisante de la part des opérateurs, qui sont invités à mettre des équipements sur les lignes fixes pour contribuer à résoudre le problème. La couverture "en centre bourg" ne couvre pas les hameaux, et les zones blanches dues au relief persisteront. Enfin la définition réglementaire de la couverture reste celle du passage d'un appel téléphonique de une minute à l'extérieur d'un bâtiment. Assez loin de "l'expérience utilisateur" du mobile aujourd'hui !