Numérique / Territoires

Chiffres ARCEP au T2 2019 : les RIP, une fois de plus, tirent les déploiements FttH Septembre 2019

L'Arcep est dans le vrai : c'est à n'en pas douter un excellent deuxième trimestre en matière de déploiements FttH, plus encore s'agissant de ceux des RIP. Pour autant, plusieurs indicateurs restent à l'orange, voire au rouge. D'ailleurs, le lecteur assidu des publications trimestrielles de l'Autorité ne manquera pas de relever le copier/coller systématique d'un trimestre à l'autre, s'agissant des déploiements d'Orange et SFR : "Pour atteindre leurs objectifs, il est nécessaire que les opérateurs intensifient le rythme de ces déploiements."

Ce constat est d'autant plus vrai que la cible à atteindre va s'éloigner : prochainement vont être intégrées les dernières statistiques INSEE, et celles-ci se traduisent par une hausse très conséquente du nombre de locaux nouvellement construits, donc à déployer. De quoi faire, mathématiquement parlant, reculer certaines des avancées constatées...

 

De nouveaux acteurs doivent se mobiliser pour assurer la complétude rapide de la ZTD

Trimestre après trimestre, rien ne change ou si peu. Paris est la ville de la ZTD ayant connu le plus grand nombre de nouvelles prises ce dernier trimestre : + 11 449 nouveaux locaux raccordables. Ivry-sur-Seine, Vaucresson et Vénissieux passent enfin la barre des 50% de locaux raccordables, contrairement à Bobigny, Clermont-Ferrand, Lille, Rosny-sous-Bois, Saint-Denis et Toulon.

Orange est de plus en plus seul à déployer sur cette zone, à un rythme qui diminue d'année en année, les autres OCEN paraissant avoir abandonné la partie. L'Avicca n'entrevoit que deux possibilités pour redynamiser les déploiements : soit l'Arcep modifie la réglementation de la ZTD, soit l'Etat lance un appel à manifestation d'engagements de complétude afin d'identifier les nouveaux opérateurs d'infrastructures capables de reprendre la main sur cette zone très dense. A moins que les autorités nationales ne veuillent pousser un RIP en ZTD...

 

 

Zone AMII historique : on essaie toujours d'y croire, mais...

Le nombre de communes mises en chantier dépasse enfin les 50%, et les opérateurs privés signent là leur meilleur trimestre. Ce sont les deux seules véritables bonnes nouvelles des statistiques Arcep pour la zone AMII. Mais en regardant le détail des chiffres, ce sont surtout les autres opérateurs d'infrastructures qui permettent de faire la différence, avec un rythtme trimestriel de déploiement qui augmente de 46 000 prises FttH nouvelles. Orange de son côté améliore certes ses performances par rapport à un T1 très décevant, mais n'a pas encore retrouvé le rythme de déploiement du T4 2018. Quand au rythme de déploiement de SFR, celui-ci progresse trop peu pour éviter l'inquiétude face aux prochaines échéances théoriquement sanctionnables par l'Arcep. L'opérateur avait augmenté sa capacité de production mensuelle de prises de plus de 9 300 au T1 ; la hausse de ce rythme au T2 n'atteint que 6 600...

 

Extensions successives de la zone privée : si la superficie augmente fortement, la récolte est toujours aussi mauvaise

Sous l'impulsion du gouvernement, la zone d'initiative privée se sera considérablement étendue en 2019 au détriment de la zone d'initiative publique. C'est bien là la seule évolution notable. Pour le reste, même s'agissant des plus anciennes communes rajoutées depuis 2012 à cette zone, c'est le calme plat ou presque. On constate que les déploiements ont enfin commencé sur 11 communes du Territoire de Belfort (hors zone AMII), 4 ans après la décision de ne pas faire de RIP et de confier les déploiements à Orange. Reste que seuls 2 006 locaux ont été rendus raccordables sur les 23 230 de l'ancienne zone RIP, dans un département où la zone AMII est de surcroît raccordable à moins de 50%.

Il est donc essentiel que, s'agissant des nouvelles communes ajoutées par les AMEL à la zone d'initiative privée, l'Arcep conserve (!) et applique (!!!) son pouvoir de sanction. Sinon, aucune chance de voir la moindre promesse tenue.

 

Un périmètre des RIP qui se rétrécit alors que les déploiements FttH publics accélèrent fortement

Avec 29% de l'ensemble des déploiements FttH du T2 2019 et près de 40% de contribution à l'accélération du rythme de déploiement national, les RIP réussissent un trimestre record : les 323 000 nouvelles prises battent largement l'ancien record du T4 2018 et effacent les résultats en demi-teinte du T1 2019. La hausse concerne l'ensemble des opérateurs, mais c'est Axione qui, une nouvelle fois, mène la danse, suivi par Covage tandis qu'Orange prend la troisième place sur le podium.

La complétude continue d'être la caractéristique première du mode de déploiement des RIP. A titre d'illustration, sur les 2 607 communes raccordables à plus de 95%, 1 086 d'entre elles ne comptaient aucune prise FttH un an plus tôt.

Le classement des RIP ayant la complétude des déploiements la plus élevée est sans surprise toujours dominée par le Val-de-Marne (100%), la Seine-Saint-Denis (88%), l'Oise (86%) et la Loire (74%). Mais d'autres départements franchissent la barre des 60% de la zone RIP raccordable : l'Aisne, l'Eure-et-Loir et le Val-d'Oise.

D'autre collectivités choisissent d'étendre le plus largement possible les mises en chantier de communes, quitte à repousser un peu leur complétude. Ainsi, 96% des communes du Doubs, 66% de celles de l'Ain ou encore 60% de celles du RIP La Fibre Numérique 59/62 connaissent des déploiements FttH.