Numérique / Territoires

Discours d'Emmanuel Macron au TRIP de printemps de l'AVICCA Mai 2017

Les 23 et 24 mai prochain, l'AVICCA organise son colloque de printemps sur l'aménagement numérique du territoire. A cette occasion, il est intéressant de revenir sur la vision développée par Emmanuel Macron, alors ministre en charge de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, sur le rôle de l'État vis-à-vis des opérateurs, dont Orange, il y a un an à ce même colloque. 

"L’État a deux responsabilités dans le secteur des télécoms : sa responsabilité première est celle d’être régulateur, et donc de s’assurer des bons investissements, de l’équipement du pays - nous venons de le rappeler longuement -, de s’assurer des conditions d’emploi dans le secteur, et de s’assurer de la protection du consommateur. Certains s’étonnent du fait que ces critères puissent parfois donner lieu à des injonctions contradictoires. Oserais-je rappeler que c’est le lot de toute politique publique, et c’est aussi ce qui fait la noblesse de l’intérêt général ? Il ne répond pas à une question simple, il n’a pas de réponse univoque. Mais ces trois impératifs, nous devons les tenir, et c’est constamment ces trois critères que l’État a regardé en tant que régulateur.

Puis l’État est actionnaire d’un des opérateurs, l’opérateur historique qui n’aurait pu se développer sans la confiance de l’État et l’investissement que nos concitoyens y ont fait. En tant qu’actionnaire, l’État a regardé cette opération pour préserver les intérêts du contribuable, comme tous les autres actionnaires de l’opérateur historique l’ont fait. Ni plus, ni moins. Mais que l’on n’attende pas de l’État de la connivence ou l’exercice au second rang des responsabilités qui sont les siennes, en tant qu’opérateur comme en tant qu’actionnaire. Je pense que, dans un État républicain, c’est ce que l’on est en droit d’attendre des gouvernants.

Cette clarification étant faite, quoiqu’il arrive du secteur, je redis ici que je n’ai pour ma part pas de religion établie mais il faut que l’ensemble des critères que je viens d’évoquer soient pleinement remplis, et on ne les remplit pas en regardant le cours de bourse quotidien. Car ce n’est pas le cours de bourse quotidien qui nous dicte où se fait l’intérêt général et qui nous permet de dire que nous avons atteint l’optimum pour l’investissement dans le pays, pour l’intérêt des consommateurs et pour l’intérêt de l’emploi. Il se peut même parfois que ce soit bien le contraire."

Cette clarification était intervenue après la séquence de la nième tentative de rapprochement du secteur pour passer à 3 opérateurs nationaux. Le ministre, qui devait démissionner quelques mois plus tard, avait également à cette occasion rappelé les attentes du gouvernement vis-à-vis des opérateurs sur le Très haut débit, par exemple pour achever le conventionnement des déploiements privés, et être présent commercialement sur les réseaux d'initiative publique. Des chantiers qui sont toujours d'actualité et seront largement abordés au prochain colloque.