Numérique / Territoires

Extension de l''ADSL et collectivités Août 2003

Thierry Breton a annoncé la deuxième phase de son plan de déploiement de l'ADSL, doté de 600 millions d'euros jusqu'en 2005, et complété par la mise au point d'offres satellite/WiFi pour les sites isolés dès la rentrée 2003.

Le succès commercial de la première phase, associé à une baisse des coûts (notamment des DSLAM), permet en effet à France Télécom d'aller plus loin dans son déploiement. Objectifs : 90% de taux de couverture de la population, équipement de tous les répartiteurs de plus de 1.000 lignes.

Pour les collectivités, il faut maintenant voir ce que cela signifie sur le terrain : quelles sont les zones précisément concernées (répartiteurs, zone desservie dans la limite de distance tolérée) et quel planning de livraison d'ici 2005. Une discussion doit pouvoir s'opérer avec les interlocuteurs locaux de l'opérateur, en fonction des besoins exprimés, des contraintes techniques et des financements de FT.

Pour les répartiteurs de moins de 1.000 lignes (2.000 habitants environ), FT s'engage à ouvrir des accès dès que plus de 100 clients d'une même zone en font la demande, et que cette demande aura été validée par des fournisseurs d'accès à internet. Cependant, ce seuil correspond à un taux de pénétration supérieur à 10%, lui-même supérieur à celui constaté aujourd'hui en moyenne là où l'ADSL est disponible ; et ce, pour des zones où l'équipement des ménages (ordinateur, accès internet bas débit) est plus faible. Outre sa complexité, sa portée réelle sera donc limitée.

Cette deuxième phase aura des effets sur les projets de déploiement des collectivités qui visaient un service de masse, orienté vers le grand public et les TPE ; en particulier celles qui cherchaient des solutions hertziennes alternatives (Wi-Fi connecté à du filaire ou du satellite, BLR...). L'extension, si elle se déroule comme annoncé, permet en effet de mieux répartir les actions à mener : couverture des autres zones, mesures transitoires comme le satellite sur les zones qui seront couvertes à échéance par l'ADSL. A noter que France Télécom n'a pas évoqué l'hypothèse de faire appel au financement des collectivités, comme cela avait été fait dans certaines régions avant la mise au point de ce plan.

Cette annonce ne devrait par contre pas avoir de conséquences majeures sur le déploiement d'infrastructures de type « fibres noires », qui visent plutôt la collecte de trafic, la facilitation du déploiement d'opérateurs, la réduction des coûts par rapport aux liaisons louées, voire l'expérimentation du très haut débit.