Numérique / Territoires

Fibre et fréquences hertziennes pour l'économie de l'immatériel Décembre 2006

Un rapport vient de pointer les enjeux et les freins au développement d'une composante déterminante de l'économie : l'immatériel.

« Durant les Trente Glorieuses, le succès économique reposait essentiellement sur la richesse en matières premières, sur les industries manufacturières et sur le volume de capital matériel dont disposait chaque nation. Cela reste vrai, naturellement. Mais de moins en moins. Aujourd'hui, la véritable richesse n'est pas concrète, elle est abstraite. Elle n'est pas matérielle, elle est immatérielle. C'est désormais la capacité à innover, à créer des concepts et à produire des idées qui est devenue l'avantage compétitif essentiel. Au capital matériel a succédé, dans les critères essentiels de dynamisme économique, le capital immatériel ou, pour le dire autrement, le capital des talents, de la connaissance, du savoir. En fait, la vraie richesse d'un pays, ce sont ses hommes et ses femmes. »

Parmi les mesures indispensables pour développer cette économie, le rapport note qu'il faut construire des « infrastructures de l'immatériel » qui soient « suffisamment puissantes et étendues pour répondre à un volume d'échanges de données en croissance constante. »

« Les besoins de mobilité et de « bande passante », c'est-à-dire concrètement la capacité des réseaux à transporter rapidement ces masses de données, devraient en effet s'accroître de manière exponentielle dans les années à venir. Le développement de nouveaux réseaux de télécommunications, passant du traditionnel cuivre à la fibre optique, et l'exploitation optimale des fréquences hertziennes constituent à cet égard des enjeux majeurs pour développer la capacité de mobilité et de débit dans le domaine de la voix et des données. »

Le rapport pointe également le gâchis que constitue l'utilisation de l'hertzien par la TNT, notamment si on va vers la "haute définition". "Pour limiter la consommation de fréquences, le choix le plus judicieux serait de privilégier d'autres supports que la voie hertzienne, en associant largement les technologies existantes (satellite, câble et ASL). Le basculement vers le numérique constitue en effet une occasion de mettre fin à la spécificité française du tout hertzien, qui aboutit, alors que d'autres supports de diffusion existent, à privilégier celui qui consomme massivement une ressource rare". Cette position a été exprimée de nombreuses fois par l'Avicca. Elle prend toute son importance avec la discussion en cours du projet de loi sur la télévision du futur et la question du dividende numérique.

Le rapport, destiné à l'Etat, raisonne à l'échelle nationale. Mais ces réflexions sur l'économie immatérielle sont bien sûr à prendre en considération au niveau d'un territoire, et ce d'autant plus que la création de valeur peut se délocaliser de plus en plus facilement ; la richesse d'un territoire, ce sont aussi ses hommes et femmes. Cela suppose d'agir sur la qualité des services proposés localement : éducation, santé, logement, culture, qualité de vie... Et, pour le domaine qui nous concerne, d'offrir les réseaux de communication indispensables.