Numérique / Territoires

FttH et présence commerciale des opérateurs : "vos efforts sont en train de payer" Décembre 2016

Certains opérateurs ont voulu retarder les RIP FttH, d'autres n'y ont pas cru, ou bien avaient d'autres urgences (mobile, restructuration du secteur à 3 opérateurs...), mais aujourd'hui ces réseaux sont une réalité, avec des centaines de milliers de prises en construction, des millions qui vont être réalisées d'ici quatre à cinq ans. Dès lors la question se pose concrètement pour chacun d'eux : y aller vite pour prendre des parts de marchés ou retarder le moment en profitant de la machine à cash sur le cuivre, plus stable que le mobile? Appuyer l'émergence d'opérateurs neutres ou espérer une régulation asymétrique d'un opérateur puissant ? La table-ronde qui s'est tenu au dernier TRIP de l'AVICCA a marqué un tournant remarquable sur ces questions, comme le montrent ces extraits des interventions. 

  •  Bouygues Telecom (Yves Legrand, DGA en charge des opérations techniques) : un premier contrat avec Axione.

"Je veux réaffirmer la volonté extrêmement forte de l’entreprise d’être présente rapidement sur l’ensemble des territoires nationaux en très haut débit, qu’il soit mobile - comme c’est déjà le cas aujourd’hui - mais également fixe, avec le FttH. Concernant les RIP, Bouygues Telecom a signé un premier contrat avec Axione pour couvrir l’ensemble des RIP de cet opérateur et j’ai le plaisir de vous dire que nous serons opérationnels dans quelques semaines avec des premiers clients dans le Vaucluse, à Vaison-la-Romaine précisément. Par la suite, nous avons l’intention de nous déployer dans l’ensemble des RIP de cette société et nous travaillons actuellement sur la planification : la Loire fera sûrement partie des premiers sites, l’Aisne aussi, et l’idée est bien évidemment d’aller au-delà."

  • Iliad/Free (Maxime Lombardini, Directeur général) : oui, bien sûr, nous venons sur les RIP. 

"L’engagement de Free sur la fibre est très fort. Les objectifs qui ont été communiqués aux marchés - 9 millions de lignes éligibles à l’horizon 2018, 20 millions à l’horizon 2022 - montrent nos investissements, et on ne peut pas publiquement s’engager à la légère. (...) Au-delà de notre volonté, il y a un impératif : lorsque l’on a 6 300 000 abonnés qui sont encore largement DSL, et que l’on voit des réseaux très haut débit se déployer sur le territoire, la pérennité de l’entreprise impose ce déploiement très haut débit. La France a fait le choix du FttH, un choix luxueux mais un bon choix pour le futur, auquel nous adhérons, et nous y participons de manière très volontariste.(...) Nous continuons collectivement à y travailler et à essayer de trouver une solution qui garantisse que des barrières artificielles à l’entrée ne soient pas créées sur ce terrain. Ceci étant dit, nous sommes en négociations très avancées, voire quasi finalisées avec Axione, qui est probablement l’opérateur qui a le plus de prises contractualisées, pas loin de 2 millions, et qui est déjà assez industriel pour qu’il soit possible de travailler sur des process intégrés de manière rapide et efficace. Alors oui, bien sûr, nous venons sur les RIP."

  • Groupe SFR (Régis Turrini, Secrétaire général) : la présence de SFR sur les RIP est historique, incontestable et nous souhaitons poursuivre dans cette voie.

"Concernant la présence de SFR sur les RIP, notre ambition dans le très haut débit est importante, puisque c’est 22 millions de prises en 2022, c’est assez facile à retenir. Pour cela, nous avons absolument besoin des RIP qui sont un élément essentiel, et cet objectif passe par la présence de SFR en tant que FAI sur les RIP. (...) SFR est également le premier client des RIP puisqu’il est client de tous les opérateurs de RIP de première génération et nous avons plus de 700.000 clients sur ces derniers. La présence de SFR sur les RIP est historique, incontestable et nous souhaitons poursuivre dans cette voie.(...) Aujourd’hui SFR est déjà client de 10 RIP FttH, ceux de SFR, mais pas seulement, car nous sommes également clients chez Axione, Covage, dans la régie de l’Ain…"

  • Orange (Pierre Louette, Directeur général délégué) : un sujet stratégique pour l’ensemble de nos activités, aussi bien en tant qu’opérateur que commercialisateur. 

"Je suis (...) très heureux que vous rappeliez que nous sommes clients de l’Ain. On peut appeler cela une espèce d’anticipation stratégique incroyable de la part du groupe Orange que d’avoir négocié cet accord avec Patrick CHAIZE… Je ne dis pas qu’à chaque fois, la personne avec laquelle nous négocierons deviendra présidente de l’AVICCA, mais le précédent existe et je m’en réjouis pour Patrick CHAIZE ainsi que pour les habitants de l’Ain ! La troisième chose dont j’ai envie de me réjouir est le fait que nous soyons tous là - producteurs, opérateurs et clients -, avec de nouveaux collègues qui veulent vraiment y aller maintenant, semble-t-il. Je pense que c’est un hommage qu’il faut vous rendre : votre ténacité et votre persévérance, votre envie de réseaux - d’en faire, d’en déployer et que les opérateurs en soient clients - est en train de payer. (...) C’est un sujet stratégique pour l’ensemble de nos activités, aussi bien en tant qu’opérateur que commercialisateur. Nous sommes client de tous les RIP que nous opérons et nous pouvons être client des RIP que nous n’opérons pas : c’est le cas historiquement à Pau, un des plus anciens réseaux, dans la Manche, dans le 93, le 95, dans l’Ain, le 77, et cela sera le cas dans d’autres départements et dans d’autres territoires à l’avenir."

A noter que la table-ronde suivante, avec Altitude infrastructure, Covage et Axione, a montré l'avancement des discussions d'accords-cadres sur la présence des opérateurs commerciaux d'envergure nationale sur les RIP, ainsi que celle d'autres opérateurs alternatifs.