Numérique / Territoires

Le câble s'intègre dans les stratégies sur les communications électroniques et l'audiovisuel Septembre 2003

L'Avicam, réunie en Assemblée générale le 24 septembre, a procédé à un état des lieux sur le câble en France et ses perspectives.

Le câble continue sa progression, et plus de 3.650.000 foyers français sont abonnés à ses services. La croissance du parc d'abonnés à internet reste rapide (+ 44% sur un an), avec pour la première fois un gain en valeur absolue (+ 103.000) supérieur à celui du parc d'abonnés à la télévision (+ 67.800). L'abonnement à la télévision reste néanmoins le socle sur lequel se construit la croissance de tous les services.

Pour les collectivités, le câble est à replacer dans leurs nouvelles compétences sur l'ensemble des réseaux de communications électroniques, et sur les enjeux de déploiement du haut débit pour l'aménagement du territoire. Les réseaux câblés entraînent une émulation en termes de concurrence, pour les services aux particuliers, aux professionnels et aux collectivités. Ils peuvent également s'articuler avec les réseaux de collecte mis en place dans les agglomérations, départements et régions (Pau, Nancy, Alsace...). Ils représentent donc un atout important qui peut être mieux valorisé. Ces réseaux constituent aussi aujourd'hui le principal support de la télévision de proximité en milieu urbain, vu la pénurie de fréquences hertziennes réservées au local.

Les collectivités doivent donc intégrer ces réseaux à leurs stratégies globales en termes de communications électroniques et d'audiovisuel, pour, si besoin est, adapter leurs rapports contractuels avec les câblo-opérateurs, qui sont eux-mêmes en pleine évolution.

Par ailleurs, l'Avicam constate avec satisfaction que la situation économique des opérateurs s'améliore. Cependant leurs perspectives ne sont pas suffisantes pour financer tous les développements de services, mises à niveau et extensions de réseaux qui seraient nécessaires.

Depuis longtemps l'Avicam dresse le constat d'un indispensable rapprochement d'acteurs pour améliorer ces perspectives, faire des économies d'échelles, créer de véritables plaques régionales. Force est de constater que cela n'a pas progressé dans les faits. La suppression du plafond de huit millions d'habitants pour un câblo-opérateur, n'est toujours qu'à l'état de projet de loi. La dichotomie entre exploitant technique et exploitant commercial des réseaux du Plan Câble est dans le même état qu'il y a deux ans. En revanche, l'Etat soutient la Télévision Numérique Terrestre en pré-finançant les réaménagements de fréquence.

L'Etat aussi doit intégrer le câble dans sa stratégie de développement du haut débit.

Les exemples étrangers montrent que la pénétration du haut débit est plus importante là où l'intervention publique est forte (Corée, Suède...), ou bien là où le câble et l'ADSL sont en compétition (Etats Unis, Belgique...). Aussi faut-il que cette compétition soit équilibrée, et que le plafond des huit millions d'habitants disparaisse rapidement. Les collectivités doivent aussi pouvoir clairement agir, ce qui nécessite de revenir sur le texte restrictif adopté en première lecture au Sénat, pour le nouvel article L.1425-1 du Code général des collectivités territoriales.

Paris, le 25 septembre 2003

Martial GABILLARD

Président