Numérique / Territoires

Le plan ZAE de France Télécom : avancement, impact sur les réseaux de collecte, réactions des autres opérateurs Avril 2005

France Télécom a lancé un plan d'équipement des zones d'activité économique (ZAE) en haut débit qui passe par la transformation de sous répartiteurs en répartiteurs haut débit (NRA HD) et la collecte du trafic xDSL à ce niveau. L'AVICCA a mené une enquête auprès de 46 collectivités pour mesurer les développements de ce plan sur le terrain et comprendre son impact sur les réseaux d'initiative publique (réseaux en exploitation et projets). Alors que l'effet d'annonce est fortement ressenti partout, l'avancement du plan est très inégal selon les collectivités : certaines ont déjà un échéancier précis, alors que d'autres ne savent toujours pas quelles zones seront concernées.

L'investissement de France Télécom est réel et conséquent, c'est donc une bonne chose pour les territoires en termes de débits. Par contre il rend plus difficile l'accès pour ses concurrents, ce qui ne va pas dans le sens de l'intérêt des utilisateurs finals en termes de prix. Un opérateur alternatif devra en effet aller faire du dégroupage plus loin qu'aujourd'hui, en installant des équipements actifs pour un nombre de clients moindre que derrière un gros répartiteur ; il risque même de ne plus pouvoir servir ses clients actuels avec les équipements déjà installés. Ce plan rend donc plus nécessaire une mutualisation accrue (accès aux nœuds, équipements actifs...) et donc le rôle à jouer pour les collectivités.

Pour les réseaux de collectivités ouverts aux opérateurs, il est indispensable d'avoir des précisions sur le déploiement effectif du plan ZAE. Il faut connaître l'échéancier et surtout l'architecture pour pouvoir s'y adapter, voire peut-être la négocier avec France Télécom (qui peut avoir besoin de locaux pour installer les nouveaux NRA THD).

Enfin les conditions concrètes d'accès et de partage (liaisons, accès au NRA THD, migration du NRA vers le NRA THD...) seront à examiner de près, et une intervention de l'ART sera nécessaire.

Ainsi le 16 février, Free a déposé un recours sur le fond et demandé des mesures conservatoires à l'ART contre France Telecom, essentiellement sur la transformation des NRA. L'ART a rejeté la demande de mesures conservatoires le 4 avril mais indique qu'elle se prononcera sur le fond début mai.