Numérique / Territoires

Les télévisions locales pour une mission de service public. Février 2002

Vingt ans après la décentralisation, les télévisions locales confirment leur utilité et sont toujours en croissance, mais elles sont encore trop peu nombreuses. La télé locale rencontre son public et elle a un effet très positif sur la vie dans nos villes. C'est ce que vient confirmer la dernière enquête TLSP/Médiamétrie : les chaînes sont regardées, appréciées, et elles entraînent effectivement les téléspectateurs à participer à la vie locale.

Le nombre de chaînes ne cesse de croître, pour atteindre une centaine aujourd'hui : 32 de plus en 3 ans, dont 28 sur le câble et 4 en hertzien. Autre constat : les collectivités ont un rôle central à jouer pour faire naître des télévisions pluralistes et de qualité. L'absence de fonds de soutien rend difficile l'existence des chaînes purement associatives, l'interdiction de la publicité pour la distribution empêche les télévisions commerciales d'équilibrer leurs comptes. C'est ce qui a amené l'Avicam et l'union des Télévisions Locales de Service Public à publier une nouvelle édition d'un guide à destination des collectivités pour la création d'une télévision locale. Elle intègre en particulier les nouveaux « contrats d'objectifs et de moyens pluriannuels » qui clarifient les financements publics des chaînes. Par ailleurs, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel devrait lancer les premiers appels à candidatures locales de la Télévision Numérique Terrestre dans quelques semaines.

L'Avicam constate que les choix qui ont été faits pour la TNT portent atteinte aux supports des télévisions locales existants (déstabilisation des réseaux câblés et assèchement des fréquences disponibles pour l'hertzien analogique) et qu'ils ne sont pas en adéquation avec les territoires en privilégiant les points hauts optimisés pour une diffusion nationale.

La TNT aura une montée en charge progressive et sans aucun doute lente. L'éventuelle réduction des coûts de diffusion qu'elle permet ne compensera pas, très loin de là, son faible nombre de spectateurs potentiels. Elle n'offre donc pas une alternative aux supports qu'elle déstabilise. Par ailleurs l'environnement économique et réglementaire des chaînes n'a connu aucune amélioration.

L'Avicam souhaite le développement de la télévision de proximité, quel qu'en soit le support, et incite les collectivités à y jouer un rôle important, au titre de missions de service public local. Mais elle constate que les conditions de lancement de la TNT ne sont pas favorables à ce développement.