Numérique / Territoires

LFO contre vrai aménagement optique du territoire Novembre 2006

En mars 2006, France Telecom lançait une offre commerciale pour louer des fibres entre NRA. L'Arcep avait demandé à l'opérateur historique de proposer cette offre, afin d'étendre l'extension géographique du dégroupage, en plus de l'action des collectivités à travers les réseaux de collecte.

Six mois après, le constat est sévère : cette offre ne fonctionne pas. Comme le dit pudiquement l'ARCEP "uite à des retards de mise en place et des dysfonctionnements de l'offre, au 30 septembre 2006, cette offre n'avait eu aucun effet significatif sur l'extension géographique du dégroupage."

Dit plus brutalement, il y a deux explications possibles : soit FT n'a effectivement pas de fibres à louer, soit l'opérateur ne joue pas le jeu...

Pour y voir plus clair sur les bloquages, ou pour faire pression, l'Arcep a lancé une consultation publique. Nous ne connaîtrons hélas pas tous les tenants des réponses, puisqu'ils seront couverts par "le secret des affaires".

La position de l'Avicca en tout cas n'est pas secrète : même si l'offre LFO marchait, elle ne ferait pas d'aménagement du territoire en fibres, mais seulement de l'écrémage sur le marché de l'extension du dégroupage.

L'offre tarifaire LFO est dégressive en sens inverse de la taille des NRA : il est moins cher de louer une fibre vers un gros NRA que vers un petit. Elle est proportionnelle à la distance pour rejoindre le NRA. Les bourgs et les villes les plus éloignés des villes centres sont donc doublement pénalisés, par la taille et par la distance. Ils sont sans doute aussi ceux qui sont le moins fibrés.

Au contraire, sur les réseaux d'initiative publique, l'ingénierie tarifaire vise à diminuer le poids de la distance dans les coûts, voire à l'annuler, en effectuant des péréquations, et ne privilégie pas les gros NRA, voire aide au raccordement des petits (suppression des frais d'accès au service...).

Plus fondamentalement, les réseaux d'initiative publique ouvrent la voie au très haut débit, à commencer par les zones d'activités et les grands services publics d'éducation, de recherche et de santé. Et ils constituent l'armature d'une généralisation de la fibre optique pour les prochaines décennies.

Au moment où l'Autorité met l'accent sur le rôle des collectivités dans le très haut débit, en premier lieu dans les sites d'activité, et en deuxième lieu pour le grand public, il convient donc d'analyser l'offre LFO, dans sa structure et dans l'ensemble de son impact, à terme, sur l'aménagement du territoire, tant en couverture qu'en diversité des offres.

>>> la consultation publique de l'Arcep

>>> la réponse de l'Avicca

>>> le tableau de bord du dégroupage et du bitstream au 30/11/2006