Numérique / Territoires

Mauvais débit internet : à qui s'adresser ? Août 2013

Je suis un particulier, ou un responsable d'entreprise, et je n'arrive pas à accéder à internet dans de bonnes conditions ; ou bien, je veux déménager, mais dans un endroit qui soit bien desservi. A qui dois-je m'adresser ?

A ces questions simples et légitimes, il n'y a pas de réponse facile, car il existe de nombreux acteurs privés en concurrence, et de plus en plus d'interventions publiques pour répondre à ce besoin d'intérêt général.

A court terme, il faut d'abord contacter plusieurs fournisseurs d'accès à internet (et pas seulement celui que vous avez déjà) et effectuer des comparaisons. Pour savoir si des projets de nouveaux réseaux sont en cours, mieux vaut s'adresser aux collectivités. Sans oublier son pouvoir de citoyen pour peser dans les choix !

1. Consommateur averti : faites jouer la concurrence

Internet peut être délivré par plusieurs réseaux, filaires (fibre optique, réseau câblé, réseau téléphonique...) ou sans-fil (WiFi, WiMAX, 3G, 4G, satellite...). Sur chacun de ses réseaux, un opérateur peut utiliser des technologies plus ou moins performantes (par exemple l'ADSL2 ou le VDSL2 sur le réseau téléphonique), mais aussi proposer des conditions commerciales différentes (débit 100, 200 ou 300 Mbits, volume maximum de données échangées ou illimité, accès à plusieurs services de télévision en même temps ou non...).

Ne vous fiez pas à votre seul fournisseur d'accès à internet. Il n'a pas forcément la meilleure des solutions et ne vous donnera pas toute l'information. Et méfiez-vous carrément de certaines annonces abusives ("jusqu'à 100 Mbits" alors que la longueur de la ligne téléphonique ne vous permet d'en n'avoir que 20, 5 ou 2...). Selon la Commission européenne, la France est championne d'Europe du grand écart entre les promesses de débit et la réalité. Consultez les sites qui établissent des comparatifs réguliers et permettent de tester votre ligne, et les associations de consommateurs. N'hésitez pas à changer, à prendre un fournisseur d'accès moins connu, innovant, de proximité. Parmi les nombreux sites disponibles on peut citer, entre autres :

... et pour les tests d'éligibilité :

A noter que dans les zones mal desservies par les réseaux filaires traditionnels, certaines collectivités aident à l'équipement en solutions hertziennes.

2. Utilisateur prochain : renseignez-vous sur les projets de déploiements

De grands projets sont annoncés dans de nombreuses communes, mais ils manquent encore de précisions sur les plannings. Et l'on peut très bien avoir un grand immeuble fibré, et celui d'à côté, de moins de douze logements, qui ne l'est pas (sans parler des pavillons !), si la logique privée domine. Il est donc difficile d'avoir la certitude que telle adresse bénéficiera effectivement du Très haut débit dans un délai déterminé.

Les collectivités s'arment peu à peu pour assurer le suivi des déploiements privés, et certaines se regroupent pour lancer des réseaux d'initiative publique afin de maîtriser l'aménagement numérique de leur territoire. Dans ce dernier cas, les usagers ne peuvent souscrire d'abonnement directement auprès de la collectivité, mais les réseaux publics sont ouverts à tous les Fournisseurs d'Accès à Internet qui le souhaitent, dans les mêmes conditions. Si le vôtre n'est pas encore présent sur le réseau public, incitez-le à le devenir, ou changez-en !

Si vous ne savez pas qui déploie chez vous, renseignez-vous auprès de :

  • votre commune ou votre intercommunalité (communauté de communes, d'agglomération ou urbaine) ;
  • votre conseil général ou régional.

La Mission France Très haut débit, qui pilote le plan national, doit établir d'ici fin 2013 un " observatoire national des déploiements, des projets de déploiement, des débits et services offerts sur l’ensemble du territoire."

3. Citoyen actif : pesez dans les choix

Il y a quinze ans, 512 kbits/s, c'était du vrai très haut débit. Il y a cinq ans, en dessous de 2 Mbits (deux mégabits par seconde, ou "deux mégas"), on ramait déjà beaucoup. Télévision haute définition, multiplication des appareils connectés, besoin de "voie remontante" pour envoyer photos et vidéos ou sauvegarder vos fichiers dans le "cloud" et pouvoir y accéder avec tous vos équipements, instantanéité pour les jeux en ligne, besoins de sécurité et stabilité pour le télétravail, la formation à distance, la télésanté... Il faut de plus en plus de débit, mais aussi de qualité pour ces usages. Dans certains pays, on commercialise déja en "gigabit" (un millier de mégabits par seconde).

Pour permettre les usages de demain, il faut amener la fibre optique à proximité immédiate de l'utilisateur. Un chantier estimé à 30 milliards d'euros pour couvrir la France, et qui prendra entre 10 ans (avec une forte intervention publique)... et 60 ans (avec les seules interventions privées qui ne regardent que la rentabilité).

Amener le très haut débit vite et pour le plus grand nombre nécessite des subventions importantes des collectivités, avec l'aide de l'Etat. Des schémas directeurs territoriaux d'aménagement numérique ont permis de préciser les financements nécessaires et les priorités d'action (voir les schémas publiés ). Il s'agit donc de choix politiques, lourds au niveau budgétaire, mais indispensables pour l'avenir. Chaque citoyen peut peser dans ces choix.