Numérique / Territoires

Montée en débit : retard à l’allumage sur les services effectifs pour les professionnels et le grand public Octobre 2014

Lors du dernier GRACO de l’ARCEP, deux faits ont montré que du côté MED aussi, il existe un vrai écart entre le moment où un réseau permet certains services et son utilisation effective par les opérateurs de détail. Ainsi pour le grand public, le taux d’adoption du VDSL2 est encore très faible, et côté professionnel, la migration des abonnés n’est pas toujours effective ; côté professionnel, des abonnés en SDSL restent rattachés au NRA Origine, sans bénéfice de débit.

Dans les arbitrages entre MED et FTTH intervient parfois une dimension temporelle : la MED produirait des effets immédiats, et le FTTH des effets différés (temps de construction et de migration des abonnés du cuivre).

Selon les chiffres de l’ARCEP, là où le VDSL2 est disponible, le taux d’abonnés effectivement migrés est aujourd’hui de 6%, les autres restant en ADSL2. En pratique, les FAI n’ont pas encore engagé de campagne de migration de leurs clients ADSL, et seuls ceux qui le demandent en bénéficient. Ce serait la traditionnelle considération marketing qui jouerait : « ne pas réveiller un abonné qui dort » : il pourrait aller regarder si un autre opérateur n’a pas un meilleur débit, un autre tarif, des services associés ou un quadruple play plus attractif…

Il a aussi été constaté par des collectivités que certains opérateurs, dont Orange, ne migraient pas leurs abonnés SDSL au niveau du NRA-MED ;  les opérateurs n’ont en effet pas encore de process pour tenir compte de la MED pour leur clientèle professionnelle. De manière générale sur la MED, un opérateur peut s’opposer à ce que la ligne qu’il utilise soit migrée au NRA-MED ; en conséquence ses clients ne bénéficient pas des améliorations de débit permises par l’opération financée par la collectivité, et peuvent même avoir des problèmes d'interférences. En pratique, les opérateurs n’ont pas prévu d’ajouter une carte SDSL sur le DSLAM du NRA MED, pour un ou deux clients (frais peu importants, mais zone de desserte réduite) et restent effectivement au NRA Origine. Le paradoxe est qu’il ne leur est même pas proposé de passer au VDSL2 (pas assez cher, sans doute !).

Les collectivités qui ont déployé des RIP de première génération l’avaient toutes constaté : entre le réseau et l’abonné, il y a des opérateurs. Ils ont leurs stratégies et leur rythme ; et seule une concurrence effective entre eux est un gage que les investissements publics réalisés produisent tous leurs effets.