Numérique / Territoires

Perspectives de l'ARCEP pour monter en débit Août 2016

L'ARCEP dresse son panorama des technologies qui permettent de "monter en débit" à défaut de bénéficier rapidement de la fibre jusqu'à l'abonné, à l'intention des collectivités, dans son "bilan et perspectives" publié en juillet 2016.

Le verdict est sans appel quant aux contraintes inhérentes au satellite : "Sur la base des éléments dont dispose l’Autorité à ce jour, ces limitations actuelles en termes de nombre d’accès et de services semblent a priori peu compatibles avec un scénario de montée en débit massif, mais positionnant plutôt la solution satellitaire en tant que solution subsidiaire pour les cas les plus complexes et coûteux à couvrir, pour un volume de maximum d’environ 300 000 clients. Il reste à voir dans quelle mesure et dans quelle temporalité les opérateurs satellitaires ont l’intention de proposer des offres plus performantes à l’avenir." 

Pour l'emploi des réseaux mobiles pour une offre 4G/LTE fixe, l'ARCEP note que les expérimentations ont "souligné l’importance de limiter au maximum, du point de vue des utilisateurs, l’impact que peuvent avoir, l’un sur l’autre, les usages en situation fixe et en situation mobile, voire éventuellement de séparer ces deux usages au niveau de la station d’émission/réception".  Elle relève que "il ne s’agit pas a priori d’une solution qui peut être mobilisée par des collectivités territoriales qui souhaitent déployer un réseau d’initiative publique afin d’améliorer les débits disponibles sur une zone. En effet, cette solution repose intrinsèquement sur l’utilisation de fréquences mobiles, sur lesquelles les opérateurs ont un droit d’usage exclusif". En conséquence, elle prévoit d'interroger les opérateurs sur leurs intentions de déploiement (les obligations de couverture mobile, au titre des licences, s'étalent jusqu'en 2027 pour la bande 800 MHz et en 2030 pour la bande 700 MHZ).

Pour la boucle locale radio, l'ARCEP pointe les limites des technologies employées à ce jour, mais note l'intérêt de plusieurs acteurs pour le LTE et l'obtention de largeurs de bande dans la bande 3,5 GHz (qui doit faire l'objet probable d'un "refarming"), ou pour le 2,6 GHz TDD, avec des expérimentations en cours. Si l'ARCEP a annoncé le 30 mars une consultation à ce sujet, celle-ci ne sera lancée qu'à l'automne.

Pour la montée en débit sur cuivre, pas d'hésitations côté régulateur, à la fois sur les performances et sur la préparation pour le FTTH. L'ARCEP envisage cependant une évolution de l'offre PRM, afin de pouvoir regrouper des SR. Beaucoup d'entre eux sont en effet trop petits pour devenir de futurs "point de mutualisation" d'une architecture FTTH, ce qui ne permet pas le réemploi des investissements.

Au total, l'ARCEP semble encore hésiter sur le hertzien, mais continue à pousser les feux de la montée en débit sur cuivre, notamment parce qu'elle préparerait mieux l'arrivée du FTTH. Si cela est vrai au niveau technique, c'est beaucoup plus discutable au niveau économique, suivant les cas et configurations de terrain. Les solutions hertziennes, moins couteuses pour couvrir de larges territoires, permettent d'emblée de consacrer plus de moyens à construire des prises FTTH. Dans le bon mix technologique, tout est question de perspectives...