Numérique / Territoires

Pourquoi et comment du numérique dans l’éducation ? Juin 2017

Mathieu JEANDRON, directeur du numérique éducatif au Ministère de l’Education nationale, a exposé les fondements de la mutation en cours lors de son intervention au colloque de l’AVICCA.

Tout d’abord, les élèves ne sont plus les mêmes aujourd’hui qu’il y a 50 ans ni même 10 ans. Les outils qu’ils ont quotidiennement dans leurs mains font que leur représentation du monde, leur accès aux savoirs et les relations ne sont plus les mêmes. La numérisation est passée par les élèves et on ne peut l'ignorer. 

Ensuite le changement touche bien sûr les processus de travail des enseignants dans leurs salles de classe mais aussi ceux de ladministration, des collectivités et des autres acteurs de léducation nationale. Exemple : le remplacement des enseignants absents. Pourquoi est-ce toujours si compliqué aujourd’hui, au détriment de l’élève, alors que des applications informatiques permettent aujourd’hui de faire se rencontrer très facilement une offre et une demande ? 

Attention aussi à ne pas attendre du numérique ce qu’il ne permet pas, comme éviter les fermetures de classes primaires dans les communes. Les dynamiques à l’oeuvre pour l’élaboration de la carte scolaire sont liées à d’autres logiques.

Enfin, et c’est capital, il faut replacer le numérique dans un contexte de changement global : le rôle croissant des collectivités et lautonomie accrue des établissements scolaires. Les étages de la fusée se dessinent depuis plusieurs années. Au Ministère de poser les grands principes, une « vision commune » dont l’organisation et la mise en oeuvre seront locales pour coller aux besoins du territoires. Pour cela, il faudra toujours plus de concertation sur le terrain, la frontière étant de plus en plus poreuses entre le pédagogique et le rôle des collectivités. Elles fournissent les moyens matériels et les équipements, mais sont aussi organisatrices de l’environnement scolaire, des activités péri-scolaires et surtout des relations avec les parents, dont on sait qu’ils sont une clé forte de la réussite des élèves, et le numérique est un outil indispensable pour créer puis maintenir ces relations.

On retiendra que le ministère souhaite travailler main dans la main avec les collectivités. Certaines d’entre elles apprécieraient effectivement, quatre ans après la loi Peillon, de disposer d’interlocuteurs constructifs plutôt que rétifs au changement.