Numérique / Territoires

TRIP d'automne 2020 : le schéma directeur pour l’informatique des collèges des Ardennes Février 2021

Deuxième volet de l'atelier sur le numérique dans les collèges de l'atelier du TRIP d'automne 2020 : la reprise de l'informatique d'un collège.

Après une première étape de diagnostics in situ, le Conseil départemental des Ardennes a rédigé un schéma directeur pour reprendre l'informatique et cadrer ses interventions dans les 35 collèges dont il a la charge. Ce schéma s'appuie sur plusieurs axes stratégiques et une méthode.

La clé de la réussite est le travail collaboratif avec l'académie et les collèges. Le département ne peut en effet pas arriver en disant « c’est comme ça que ça marche » sans impliquer le monde de l’éducation.


Les six principaux axes stratégiques :

  • Homogénéiser les équipements réseau
  • Harmoniser les pratiques et les solutions informatiques
  • Mettre en place une politique de renouvellement des matériels
  • Sécuriser les systèmes d’information et protéger les données
  • Regrouper les achats annuellement    
  • Gérer la qualité de service uniformément


Et une méthode de travail où, outre des comités, trois chantiers avec chacun leur équipe projet ont été créés :

  • Chantier bureautique, réseau et sécurité
  • Chantier applications pédagogiques et administratives
  • Chantier organisation de la fonction informatique


L'étape préalable à la reprise de l'informatique d'un collège est son raccordement en fibre optique avec un lien à 100 Mbit/s. L’architecture cible vise un déport des serveurs dans un datacenter (Paris ou Reims). En attendant, une architecture intermédiaire où un nouveau serveur correctement dimensionné reste dans l’établissement permettra d’observer les usages et d’ajuster la réponse.
Localement, ce schéma directeur prévoit une remise aux normes des câblages, le remplacement des matériels informatiques, le déploiement d’un réseau WiFi dans toutes les zones pédagogiques et d’un WiFi invité, une reprise de la téléphonie et du service de photocopies.

La difficulté a été d'obtenir de la part de la DANE une description des besoins informatiques d'un établissement-type. Ce socle finalement rédigé n’est pas dogmatique. Lors de la réunion préparatoire à la reprise d’un bâtiment, il peut être ajusté à la marge. Un comité de suivi, avec des principaux de collèges, permettra d'ajuster le schéma d'équipement.
Une configuration par défaut des postes pédagogiques et administratifs a été élaborée. Un catalogue d’applications pédagogiques, révisé annuellement, permet aux établissements de les installer sur les terminaux et les postes pédagogiques seront remis à zéro avant chaque été. Enfin, l’ENT Kosmos est déployé dans le cadre d’un accord régional.

Concernant l’assistance, une convention a été signée définissant les rôles de chacun. Une matrice RACI, révisée annuellement, permettant de savoir clairement qui fait quoi, qui a "autorité sur" ou encore, qui décide, accompagne la convention. L’établissement doit désigner plusieurs personnes référentes : une pour les équipements numériques, une pour l’ENT et une pour les ressources numériques. Le  projet a nécessité l'embauche de trois personnes au conseil départemental. Le guichet de dépôt de tickets, aujourd’hui géré par l’académie, reste en place mais, en complément, un support téléphonique au conseil départemental dédié aux problèmes critiques - serveurs et réseaux - a été installé.  

Le plan de reprise se déroule jusqu’en 2024. Le budget global d’investissement est de 7,7 millions d’euros, avec deux postes importants, les équipements (3 millions) et le câblage (2 millions). Le temps de reprise d’un collège est de deux mois, dès lors que les câblages internes sont refaits. Le budget de fonctionnement annuel pour tous les collèges sera de 447 000 euros, soit 13 400 euros par collège et par an.

Le département a choisi d'interdire le raccordement au réseau d'équipements qui seraient éventuellement achetés sur fonds propres des EPLE. La question de l’autonomie des établissements sera de facto sans doute invoquée, mais il semble que cela soit le prix à payer pour assurer un support, une sécurité et une maintenance de qualité. Et s'agissant justement de la politique de sécurité, celle-ci passe par la rédaction d’un document partagé avec la RSSI de l'académie.