Numérique / Territoires

Une bande pour le THD fixe, une autre pour les services pros, et le plus gros pour la 5G Juin 2017

L'ARCEP a tranché : parmi les très nombreuses demandes d'utilisation du spectre, il y aura bien une part destinée à l'aménagement du territoire, pour l'internet fixe en attente de la fibre optique. Concrètement 40 MHz d'un seul tenant (voire 50 localement si possible) seront dégagés dans le bas de la bande 3,4 à 3,6 MHz, jusqu'en 2026. Ceci devrait permettre d'améliorer significativement les performances délivrées par le WiMax (suppression des canalisations étroites, passage au LTE...), et de traiter les sites isolés. Le mode de dévolution n'est pas encore acté, mais va privilégier les projets portés par les territoires. Concrètement les premiers demandeurs seront les départements ou régions qui ont une base importante de clients en WiMax et se lancent déjà dans la migration vers le LTE. Pour mémoire, l'AVICCA et les autres associations de collectivités avaient demandé de consacrer 60 MHz aux usages fixes.

Les opérateurs mobiles se sont montrés hostiles à toute réservation pour le fixe, même si les services qui seront proposés seront différents des leurs, notamment sans les limitations d'usages appliqués pour préserver l'utilisation principale, le mobile. Le régulateur relève que "Orange rappelle son intention de commercialiser son offre 4G Home, vouée à proposer des accès fixes à Internet par son réseau mobile", une intention qui tarde à se concrétiser. De même Eutelsat met en avant un nouveau satellite opérationnel en 2020, qui pourtant n'est pas encore décidé à notre connaissance... 

L'ARCEP va également dédier 40 MHz dans la bande 2,6 GHz aux services PMR, pour les besoins professionnels. Là aussi, hostilité des opérateurs du mobile, qui veulent offrir des solutions comparables sur les bandes licenciées et verraient sans doute bien tout le monde comme clients obligés.

Orange, Free, Bouygues et SFR n'ont cependant pas tout perdu, puisque l'ARCEP se propose de réorganiser le reste de la bande 3,4-3,6 MHz pour dégager plus de 300 MHz contigus pour la 5G à partir de 2020. Avec quelles obligations de couverture et à quel prix ? Ce sera l'objet de discussions entre le régulateur et le gouvernement, auxquelles les associations de collectivités veulent être parties prenantes.