Numérique / Territoires

2007 - Expérimentation FTTN avec le CNRS Avril 2007

De nombreuses collectivités membres de l'Avicca déploient des infrastructures très haut débit. L'évolution des usages entraîne des besoins de bande passante de plus en plus élevés, donc une capillarité en fibre optique plus poussée. La fibre est ainsi d'abord allée jusqu'aux répartiteurs de la paire torsadée ou aux centres de distribution du câble ; les nouveaux projets vont jusqu'au bâtiment, ou plus souvent encore jusqu'au logement. Le nouveau goulet d'étranglement se situe alors à l'intérieur du logement. Il existe des solutions palliatives (CPL, WiFi...) mais seul un câblage interne conforme au grade 3 ou 4 de la norme NFC 15-100 permet des débits symétriques élevés dans toutes les pièces.

Le câblage interne du logement résolu, le goulet d'étranglement se déplace cette fois entre les équipements de réception (console de jeux, ordinateur, téléphone, tv haute définition en écran large et son spatial...) et l'utilisateur, incapable de mettre à profit la qualité et la quantité d'informations reçue, a fortiori en usages simultanés.

Ce dernier obstacle pourrait sauter grâce à une invention du CNRS : une fibre optique de seulement 300 micromètres de diamètre qui sert de « guide d'image ». Sa taille extrêmement réduite lui permet d'aller jusqu'à la neurone, sans endommager le cerveau sur son passage.

Il serait ainsi possible de relier l'ordinateur au néo-cortex, siège principal de l'acquisition de connaissances nouvelles. Télévisions et radios se raccorderaient au système limbique, siège des émotions et centre de création des souvenirs, ou bien, pour certaines chaînes nécessitant du temps de cerveau humain disponible, directement au cerveau reptilien, qui assure les comportements réflexes et instinctifs. Trois fibres en FTTN (fibre jusqu'à la neurone) seraient alors suffisantes pour relier l'ensemble des zones du cerveau, reliées au réseau externe par un splitter optique passif, éventuellement mutualisable afin d'assurer le pluralisme des opérateurs et éditeurs.

Toute la chaîne de valeur de l'internet pourrait être bouleversée par le FTTN. En effet, le financement publicitaire, décuplé grâce aux possibilités du neuromarketing, pourrait aboutir à la gratuité des abonnements.

En parallèle d'autres travaux sont menés par le groupe de recherche en photonique de l'université d'Aston (GB), sur les réseaux de Bragg à fibre optique plastique. Ils devraient ouvrir la voie à des applications en médecine et télécommunications ; les paramètres principaux du corps humain pourraient ainsi alimenter directement le DMP (Dossier médical personnel) en données historiques, ce qui permettrait à la fois le déclenchement d'alarmes préventives et une aide au diagnostic curatif.

Le FTTN ne serait donc qu'une étape d'un câblage global du corps humain permettant une interactivité généralisée ; une modification de l'article L-1425-1 du CGCT serait néanmoins nécessaire pour permettre l'intervention des collectivités sur le réseau personnel ainsi constitué.