Numérique / Territoires

2009, année décisive pour les télévisions locales Janvier 2009

En positif, l'année 2008 a confirmé la structuration nationale des télévisions locales, au niveau de la diffusion sur la TNT, de la régie publicitaire nationale, des échanges de programme ou des instances représentatives (voir : "Le secteur des télévisions locales poursuit sa structuration").

Autre message d'espoir, le lancement d'appels à candidatures en TNT sur 27 zones par le CSA, qui devraient donner lieu à des démarrages en 2009.

L'implication croissante des collectivités est également à noter, en particulier du côté des Régions et Départements, qui ont multiplié les initiatives pour soutenir les projets. Reste à voir si les budgets tendus pour les années à venir vont permettre d'assumer politiquement ces dépenses non obligatoires, avec le flou persistant sur le devenir à moyen terme des missions régionales et locales de France 3.

Cet apport est d'autant plus précieux que du côté des recettes commerciales, le bilan 2008 ne sera pas bon. Tout le monde espérait un décollage des recettes de la publicité nationale, grâce à la régie de TF1, à l'unification des chaînes et au lancement des télévisions en Ile de France. Il n'en a rien été. Les recettes locales ne sont pas non plus au rendez-vous, avec à la clef des difficultés sur des chaînes "historiques" comme Télé Toulouse.

Face à ces difficultés, certains acteurs nationaux ont baissé les bras, comme M6, qui a mis fin à ces derniers décrochages de M6 Lyon, Lille, Toulouse, Marseille et Bordeaux, ou le Groupe Hersant Media, qui a tenté de minorer le volet local des chaînes (voir "les télévisions locales le resteront-elles ?").

Bien évidemment, la crise générale de l'économie n'arrange rien. On peut donc se demander quelle sera la stratégie de chacun des groupes de presse régionaux impliqués, ou de la Caisse d'Epargne.

Les mesures prises en faveur des chaînes privées nationales n'arrangent rien non plus : la deuxième coupure de publicité va leur permettre d'engranger les annonceurs qui n'auront plus de place sur France Télévision le soir, sans que cela profite à la syndication nationale des chaînes locales.

2009 sera donc une année à risque. Si les attributaires d'autorisations retardent leur démarrage sur la TNT, il en résultera une augmentation mécanique des frais de diffusion des chaînes existantes. En effet, elles se partagent les frais d'un canal national, frais qui sont en augmentation avec la densification de la TNT. Toute défaillance d'une chaîne existante ou retard de projet pèsera sur des comptes déjà tendus.

Le CSA aura donc une lourde responsabilité pour assumer les choix d'éditeurs des nouvelles chaînes qu'il a décidé, et pour faire respecter le calendrier.