Numérique / Territoires

8 nouvelles télévisions locales sur la TNT Février 2013

En 2012, 8 nouvelles autorisations d'émettre sur le réseau hertzien ont été délivrées aux télévisions locales par le CSA sur la France métropolitaine.

Il n'existe pas de modèle génétique type mais une diversité d'approches en fonction du passé local. A Alençon, la télévision est l'extension de Normandie TV qui conserve une même grille des programmes mais diffusera un décrochage local sur la nouvelle zone couverte conformément à son engagement vis-à-vis du CSA. D'autres zones possèdent elles déjà une expérience de télévision locale (Nice) ou de radio (zone de Gap) qui va servir d'appui à la construction de leur télévision locale. Enfin, d'autres territoires ont tout simplement vu naître un nouveau média d'informations (Picardie, Limousin).

Les modèles économiques de ces nouvelles télévisions d'accès gratuit se fondent sur trois grands types de revenus : les revenus publicitaires, les prestations et le soutien des collectivités locales. L'histoire des télévisions locales montre que le soutien des collectivités locales est indispensable à la viabilité d'une télévision locale, en particulier en ces temps de disette de recettes publicitaires.

La couverture du territoire en télévision locale se complète. Souhaitons bonne chance à toutes ces nouvelles expériences qui renforcent la pluralité des médias et les compétences audiovisuelles en région.

Revue en détails de ces nouvelles chaînes locales.

La société Angers Loire Télévisions SAEML a obtenu la fréquence pour le projet Télé Angers. En l'absence d'édition locale de France 3, Angers renouvelle l'expérience d'une chaîne de télévision locale. La chaîne démarre avec 8 salariés et est soutenue par plusieurs contrats d'objectifs et de moyens (la Ville, Angers Loire Métropole et la Région).

La région Pays-de-la-Loire apparait, à l'exception de la Mayenne, entièrement couverte par des télévisions locales.

La zone de Nice, Menton, Saint-Raphaël, Cannes, Grasse et Mercantour a été remportée par la chaîne Azur TV. Cette chaîne a plus de 20 ans d'existence sur le câble niçois et va ainsi étendre sa zone de diffusion et sa zone éditoriale en s'appuyant notamment sur les énergies locales déjà existantes.

Deux télévisions locales vont couvrir la Picardie, l'une sur le Nord de l'Aisne pour le (projet Télé Saint-Quentin) et l'autre sur les départements de la Somme et de l'Oise pour le projet Weo Picardie. La région va donc découvrir un autre média télévisuel que France 3 même si des initiatives locales existent déjà (Canal Nord sur Amiens et TV Aime pour Montataire).

Le projet Saint-Quentinois est largement soutenu par la ville de Saint-Quentin et par la communauté d'agglomération. Le savoir-faire de la commune existe déjà avec la WebTV. Elle espère ainsi trouver un public plus large grâce à sa professionnalisation et à une diffusion sur la TNT. La nouvelle télévision dispose d'un soutien technique de la société Demain qui pourra également lui fournir des programmes.

Weo Picardie a également signé un accord avec la chaîne Opal TV afin de couvrir la baie de Somme.

Le projet Weo Picardie reprend un modèle éprouvé dans la région Nord Pas-de-Calais. La chaîne entretiendra cependant des relations avec le projet Saint-Quentinois notamment pour la régie publicitaire et l'échange de programmes. Weo Picardie bénéficie d'un large soutien du Conseil général de l'Oise. D'autres collectivités (Conseil régional de Picardie, villes de Compiègne et Abbeville) pourraient également signer des contrats d'objectifs et de moyens.

Le projet Limousin TV pour la télévision, Télim, qui couvre une partie conséquente de la région Limousin a commencé d'émettre en 2012. Ce projet est porté par la société Demain saison 2 accompagnée de quelques actionnaires. Cette télévision n'a pas d'antécédent même si Limoges dispose déjà de sa télévision locale "7A Limoges".

Les Hautes Alpes disposeront également de leur télévision hertzienne qui couvrira la zone de Gap et ses alentours. Le projet a été remporté par le projet D!Ci TV qui a noué des partenariats avec les chaînes locales proches (TV8 Mont Blanc, LCM et TV Sud). D!CI existe depuis plusieurs années sous forme de radio FM. Le président de la télévision a déjà monté plusieurs radios et élargit son expérience en se lançant dans l'image. D!CI TV porté par des entrepreneurs locaux a lancé un appel à souscription.

La zone d'Alençon a été remportée par Normandie TV qui couvrait déjà les départements du Calvados et de la Manche. La télévision s'étend sur l'Orne en diffusant via l'émetteur d'Alençon. Normandie TV étend donc sa couverture hertzienne et éditoriale à l'ensemble de la Région Basse Normandie en diffusant plusieurs décrochages locaux.

Le projet Grand Lille TV qui existe depuis plusieurs années sur la zone a remis en jeu sa fréquence puisque celle dont la télévision disposait n'était pas qualitativement satisfaisante et a remporté sans surprise l'audition. La chaîne Grand Lille TV s'appuie sur un modèle économique principalement privé (groupe Télé Melody) et un modèle éditorial particulier puisqu'elle diffuse essentiellement de l'actualité et en exclusivité des matchs du Losc !