Baromètre du numérique : l’e-administration en petite forme Décembre 2018
Prendre « le pouls de notre société face aux évolutions technologiques », tel est l’objectif de ce Baromètre 2018, selon Mounir Mahjoubi. L'Arcep, le Conseil général de l'économie (CGE) et l'Agence du Numérique (Mission Société Numérique) ont publié, le 3 décembre 2018, les résultats de leur enquête annuelle sur la diffusion des outils numériques et l’évolution de leurs usages(1). Ceux-ci révèlent notamment un intérêt croissant pour le domaine de la santé : une personne sur deux utilise internet pour rechercher des informations sur sa santé ou celle de ses proches (+9 points en 3 ans). 63% des sondés se disent prêts à utiliser le réseau (ou le font déjà) pour contrôler leur état de santé, transmettre des informations à leur médecin, ou améliorer leurs habitudes de vie : une chance au moment du énième lancement du Dossier médical partagé (DMP). De bons chiffres qui ne doivent pas faire oublier les déserts médicaux comme les fractures numériques, concentrés le plus souvent dans les mêmes territoires !
Et sinon, quoi de neuf docteur ?
- seul l’équipement en smartphone progresse en 2018 : 3 personnes sur 4 en ont l’usage. S’agissant des autres équipements, un palier semble atteint : moins 3 points pour l’ordinateur (78%) et autant en moins pour les tablettes (41%), par rapport à 2017. Le smartphone reste le terminal le plus utilisé pour accéder à internet, avec 46% (+4 points par rapport à 2017). En 2018, 61% des détenteurs d’un téléphone mobile se connectent à internet grâce aux réseaux 4G (+20 points en deux ans). L’édition 2018 propose, par ailleurs, un focus sur l’adoption de d’itinérance en Europe «Roam like at home » : 8 voyageurs sur 10 utilisent leur téléphone mobile lors de déplacements dans l’Union européenne (+ 9 points par rapport à 2017).
- le FttH diversifie les modes de consommation audiovisuelle: utilisation des réseaux fixes (71%, soit +14 points en 4 ans), succès des contenus à la demande (33% ont regardé la TV en replay et autres vidéos sur un téléphone, une tablette ou un ordinateur), progression de l’abonnement aux plateformes de SVOD (25% en disposent, soit +5 point en 2 ans).
- certains usages plafonnent voire régressent telles les démarches administratives en ligne : 65% des personnes interrogées les ont adoptées (-2 points par rapport à 2017). Alors que le sentiment d’incompétence face au numérique concerne 45% des interviewés contre 48% en 2016, face aux sites administratifs, celui-ci est en hausse de 4 points (passant de 9 à 13%, en deux ans). La protection des données personnelles est ensuite considérée comme le principal frein par 40% des sondés. Seuls 23% considèrent pourtant que le RGPD devrait permettre une amélioration sur ce sujet.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la méfiance vis-à-vis des téléservices publics est perceptible dans ce baromètre (voir notre article sur le baromètre précédent ci-dessous). Et comme le symptôme persiste, le Secrétaire d’Etat chargé de l’e-inclusion numérique rappelle sa prescription : « l’importance de continuer nos actions pour accompagner les non internautes ».
(1) Réalisée par le CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), l’enquête porte sur un échantillon représentatif de 2214 personnes de 12 ans et plus, interrogées en face-à-face.