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Brouillages : l’ANFR publie ses histoires pas drôles Septembre 2022

« Ici l’onde. L’Agence nationale des fréquences (ANFR) parle aux Français ! » A l’occasion de ses 25 ans, l’autorité présente 25 enquêtes de mystérieuses sources de brouillages des signaux hertziens.  

Les récits à la fois pédagogiques et plein d’humour sont réunis dans un ouvrage téléchargeable depuis le lien ci-dessous. Une belle prouesse de communication et de vulgarisation scientifique comme technique. Depuis la loi de réglementation des télécommunications du 26 juillet 1996, les « gardiens du spectre » veillent sur la bonne utilisation de cette ressource rare et partagée. Alors que les usages du sans fil et des bandes radioélectriques se multiplient en ville, en montagne, à la campagne et même en pleine mer, l’objectif est donc de sensibiliser au respect des règles et proposer des solutions en cas « d’embrouille ». 

Des risques aussi critiques qu’une cyberattaque

Premier cas, un brouilleur GPS embarqué dans une voiture, stationnée sur un parking, a bloqué au sol plusieurs avions de l’aéroport de Nantes, en 2017. Autre exemple, une borne WiFi installée pour des selfies au sommet de la Tour Montparnasse (Paris) a perturbé un capteur météo à Trappes, une trentaine de kilomètres plus loin dans les Yvelines, en 2019. Ici, c’est l’éclairage d’un stade municipal qui empêche la bonne réception de la TNT. Ailleurs, c’est l’émetteur d’un SDIS dans un département qui ralentit l’intervention d’un autre SDIS dans le département voisin, situé à 90 km de là. Marins, radioamateurs, pompiers, pilotes, scientifiques, etc. tous sont concernés par les conséquences des brouillages… Casque sans fil, répéteur de téléphonie mobile, émetteur défectueux, unité de commande télématique (TCU), box Internet, brouilleur multibande, spot halogène ou bande LED, clôture électrique, base RTK (real time kinematic), système de vidéosurveillance, câble HDMI… sont souvent les coupables inattendus et bien difficiles à débusquer. 

Intentionnels ou involontaires

Plus de 1800 cas de brouillage ont été résolus en 2021 : un nombre en constante augmentation, que les problèmes soient intentionnels ou pas. Les agents assermentés et habilités de l'ANFR disposent de pouvoirs d’enquête et de constat, sur tout le territoire, pour résoudre les cas, parfois insolites, de violation de la législation en la matière. A l’aide d’équipements fixes et mobiles, ils testent continuellement de nouveaux matériels pour élucider les cas concrets signalés sur le terrain : drones, capteurs innovants, etc.

Et pour les contrevenants, la note peut se révéler salée : 450 euros de taxe d’intervention et des sanctions pénales jusqu’à 30 000 € et six mois d’emprisonnement (L 39-1 du CPCE). En la matière, l'Agence fait preuve d'autorité !

Mieux vaut donc tendre l’oreille plutôt que se la faire tirer !