Numérique / Territoires

Chiffres ARCEP au T4 2018 : le million ! Mars 2019

L'Avicca accueille avec la même satisfaction que l'Arcep le record de ce dernier trimestre 2018. Quand bien même ce chiffre reste insuffisant pour rattraper les retards de certaines zones et respecter les engagements pris par chacun, il démontre qu'il est possible, en théorie, de déployer 4 millions de prises annuellement. On note même, enfin, un semblant de point d'inflexion s'agissant de l'accélération des déploiements privés. Relativisons toutefois cet optimisme : les derniers trimestres de chacune des années passées ont toujours présenté des records de déploiements. En outre, l'analyse dans le détail de cette progression révèle son lot de bonnes et de mauvaises surprises.

La zone très dense poursuit sa lente complétude. Tirée comme de coutume depuis plusieurs trimestres par les seuls déploiements d'Orange (les autres opérateurs contribuent pour moins de 3% des déploiements du T4), la ZTD avance régulièrement mais laisse certaines communes sur le bord du chemin : à peine un tiers des locaux de Toulon et Clermont-Ferrand sont raccordables. Quant à ceux de Saint-Denis, ils n'atteignent pas 30% de raccordables.

Notons également qu'une seule capitale régionale est proche d'une couverture intégrale : Lyon, qui rejoint ainsi Paris dans les villes de ZTD les mieux couvertes. A contrario, les déploiements des opérateurs privés n'atteignent même pas 50% des locaux de Rouen et Lille.

 

Si la complétude des déploiements en zone AMII historique est toujours à la peine, la volumétrie des déploiements au T4 2018 est LA bonne nouvelle du moment. Sans effacer les 3 premiers trimestres de l'année, particulièrement décevants voire inquiétants, les 630 000 prises ainsi déployées prouvent qu'il existe des réserves de capacités de déploiement pour accélérer la complétude de la zone AMII. Ce sera à n'en pas douter un des grands enjeux de 2019.

On notera cependant une baisse de la contribution de SFR à l'accélération des déploiements en zone AMII, pour le deuxième trimestre consécutif. L'opérateur au carré rouge a pourtant obtenu un grand nombre de prises supplémentaires à déployer en zone AMII suite aux engagements L.33-13 de l'été 2018, lignes qui ne seront donc plus déployées par Orange. Désormais, il conviendrait que non seulement les déploiements FttH de SFR ne décrochent plus par rapport à ceux d'Orange, mais encore, qu'ils deviennent rapidement les premiers contributeurs à l'accélération tant attendue. A suivre dès les prochaines publications trimestrielles.

Aucun AMEL n'ayant encore été validé par le Premier ministre après avis de l'Arcep, les communes concernées ne figurent pas pour le moment dans ces statistiques.

Derrière l'atonie des déploiements observées trimestre après trimestre sur ces communes retirées de la zone d'initiative publique pour être confiées aux opérateurs privés, on enregistre toutefois 3 "bonnes" nouvelles. Tout d'abord, 2 communes sont enfin intégralement raccordables : Martignas-sur-Jalle (33) et Marly-la-Ville (95). Ensuite, les déploiements ont commencé sur deux anciennes zones RIP concernées par une CPSD : au bout de deux années, Orange a enfin attaqué le déploiements sur 2 des 72 communes de l'ancienne zone RIP du Territoire de Belfort, rendant ainsi une première centaine de prises raccordables (plus que 23 000 à faire...). Dans les Hautes-Pyrénes, où la CPSD a été signée en octobre 2017, 510 premières lignes ont été déployées à Bagnères-de-Bigorre, l'une des 457 communes de ce territoire de montagne qu'Orange doit intégralement déployer d'ici 2022 (109 000 prises en tout à réaliser).

 

Comme le relève le régulateur, l'année 2018 aura été exceptionnelle pour les déploiements publics, malgré une accumulation de difficultés opérationnelles rarement atteinte. Pour ne pas changer, l'accélération continue de la construction de nouvelles prises FttH ne se fait pas au détriment de la complétude des déploiements. Et ce pour le plus grand bénéfice des citoyens concernés comme des FAI clients des RIP dont la démarche commerciale est grandement facilitée par l'absence de mitage territorial.

L'Avicca félicite une nouvelle fois l'ensemble des porteurs de RIP et leurs prestataires pour avoir réussi la prouesse d'accélérer en permanence malgré de nombreuses difficultés sur le terrain : tension sur la main d'oeuvre et les sous-traitants, rumeurs sur les approvisionnements en préforme pour la fibre, déploiements aériens nécessitant de nouveaux appuis, capacité à contraindre les particuliers à élaguer ou à accueillir les câbles en façade, adressage, offre de location du génie civil d'Orange toujours inadaptée aux RIP, etc.

L'association salue naturellement le record des déploiements réalisés par les opérateurs privés au dernier trimestre de 2018. Il leur restera cependant à confirmer de record en record, chaque trimestre, pour tenir les différents objectifs, intentions et engagements nationaux. Plus qu'une dizaine de millions de lignes...