Couverture mobile : téléphoner dehors moins d'une minute, sans bouger ni échanger de données Février 2013
L’ARCEP a publié un dossier très complet sur la couverture et la qualité de service mobiles en France métropolitaine. Son rapport comporte des propositions qui ne remettent pas en cause les obligations des opérateurs résultant de leurs licences, mais visent à compléter l’information des consommateurs et des pouvoirs publics.
L’AVICCA relève l’écart considérable entre les usages actuels du mobile et les obligations des licences 2G/3G. Ainsi une portion de territoire est considérée comme "couverte" s’il est possible de passer un appel téléphonique et de le maintenir durant une minute, à l’extérieur des bâtiments et en usage piéton. Le passager d’une voiture qui circule aux heures d’entrée ou de sortie des grandes agglomérations et tente de maintenir un appel de cinq minutes, l’utilisateur d’un smartphone qui veut récupérer des données, ou un médecin en déplacement chez un patient qui aimerait pouvoir être joint pour ses urgences dans un bâtiment ne correspondent pas à cette définition ; ils n’ont souvent pas l’ "expérience utilisateur" d’être dans une zone "couverte". Il serait donc beaucoup plus juste de définir ces zones comme "répondant aux obligations des licences" plutôt que "couvertes", sauf à finir par créer une défiance des utilisateurs vis-à-vis des pouvoirs publics.
Ainsi les cartes de couverture indiquent par exemple sur le département de la Seine-et-Marne que la population est couverte à 100% et qu'il y a 0% de territoire sans réseau 2G (0% dans la Sarthe, 0,02% dans l'Oise, etc.).
Il apparaît nécessaire que les obligations de couverture de l’ARCEP soient formulées dans de nouveaux termes, correspondant aux usages réels, pour les nouvelles bandes de fréquences, les renouvellements de licences ou leurs aménagements lourds (par exemple la bande 1800 MHz) quand ils sont l’occasion d’en rediscuter les fondements.
Toutes les voies permettant la publication de données permettant de comparer la qualité de la couverture des opérateurs doivent être explorées. Celle-ci ne se juge pas en effet à la taille des publicités pour la "4G" publiées à l'occasion de la couverture d'un quartier...
Si cette transparence est susceptible de dynamiser la concurrence, donc de relancer des investissements en zone rentable, il est certain qu'il faut travailler aussi sur la mutualisation dans les parties les moins denses du territoire.