Numérique / Territoires

Du bon usage des données pour le suivi des politiques publiques Juillet 2022

Comment les données, les observatoires et leurs représentations, notamment les cartographies ou datavisualisations, constituent une aide pour initier, suivre et évaluer les politiques sur les territoires, voire pour inventer de nouveaux services ? S’appuyant sur les succès de ses deux premiers datathons T.Dat’Hack (voir lien vers les résultats, ci-dessous), l’Avicca a réuni quatre experts et élus des territoires autour des enjeux de valorisation et de gouvernance de la donnée, à l’occasion d’une table ronde, ce 2 juin 2022, dans le cadre de son colloque TRIP de printemps. 

« L’objectif d’OpenDataFrance est d’abord de valoriser le patrimoine data des collectivités parce que nous considérons qu’il s’agit d’un bien d’intérêt général et qu’à ce titre, il faut les enrichir pour en faire des services nouveaux, pour améliorer la relation usagers avec les citoyens et surtout penser l’avenir de manière intelligente », a rappelé Akim Oural, président de l’association « sœur » OpenDataFrance, maire adjoint de Lille, conseiller communautaire chargé de l’aménagement numérique de la Métropole Européenne de Lille (MEL) et vice-président de l’Avicca. Et Christian Braux, vice-président bien vieillir, handicap, inclusion, logement et sport au conseil départemental du Loiret de témoigner : « pour avoir de la donnée, il faut que les infrastructures soient en place. Très tôt, dès le début des années 2000, le département s’est engagé dans le numérique en lançant un grand programme de très haut débit à destination des entreprises et des particuliers […] En même temps que la mise à disposition de nos données, nous avons réalisé un système d’information géographique important qui a connu des évolutions et sur lequel plus de 150 données sont aujourd’hui disponibles. Ces données, il faut bien évidemment les valoriser ».

L’ouverture des données, illustrée par les exemples

« L’open data […] était perçue comme un risque au départ, puisque cela venait disrupter le modèle économique de l’IGN, mais finalement c’est bien une chance de pouvoir travailler de manière plus ouverte, plus libre et plus collaborative avec l’ensemble des acteurs »,  a confirmé Nathalie Eltchaninoff, directrice adjointe des programmes et de l’appui aux politiques publiques du vénérable Institut Géographique National. Un avis que partage Philippe Ajuelos, administrateur ministériel des données, des algorithmes et des codes sources (AMDAC) à l’Éducation nationale. L’AMDAC coordonne « 42 actions et 9 thèmes, parmi lesquels la plateforme des données de l’Éducation, la plateforme des données du sport, l’intelligence artificielle, […] les communs numériques, les logiciels libres, l’open data et, dans ce cadre, l’échange de données avec les collectivités ». Autant d’outils d’accélération et d’amélioration du service public, mais aussi du service privé. Parmi les exemples d’usage présentés : la plateforme d’agrégation d’open data mutualisée à Lille (MELdata), une solution de canne connectée pour malvoyants, le projet européen Be-Good (Building an Ecosystem to Generate Opportunities in Open Data) avec Waze (applicationsViaFacil, ViaPro et Saferoad), une carte qui sert à piloter la maîtrise de l’artificialisation des sols, l’accélérateur de projets IGNfab, l’usage des données LiDAR  3D (Light Detection And Ranging), la création d’un indice de fragilité numérique parentalité avec la Trousse à projets et la MedNum, un Big Data sur les données qui concernent non seulement l’utilisation du matériel mais aussi des « traces d’apprentissage », une géoplateforme publique, une forge des communs numériques éducatifs, « Minecraft à la carte »,  etc. Autant d’initiatives partagées qui allient indépendance des collectivités et géocommuns, richesse des données et éducation !

Actes de la TR 2 « La carte et le territoire : quelles données pour le suivi des politiques publiques ?  »