La fibre, jusqu'où et quand ? Les avis des opérateurs divergent Décembre 2013

La table-ronde du TRIP 2013, rassemblant les cinq plus gros opérateurs du fixe en France a montré assez clairement quelques convergences, mais aussi des lignes de fracture entre Orange, Free, SFR, Bouygues Telecom et Numericable.

Au chapitre des convergences, le constat que les consommateurs sont de plus en sensibles au débit, et que de ce point de vue la 4G, avec des réseaux mobiles qui se déploient beaucoup plus vite que le fixe, pourrait "éduquer le marché" et tirer la demande vers le haut pour le câble et le FTTH.

Une des plus grosses divergences s'est faite jour sur une possible extension du VDSL2 aux lignes en distribution indirecte, là où est prévu du FTTH à court/moyen terme. SFR et Bouygues Telecom ont clairement manifesté leur opposition (qui rejoint d'ailleurs la position de l'AVICCA), à l'inverse de Free et Orange. Pour SFR "faire cohabiter la montée en débit sur le réseau de cuivre et le fibrage est de nature à faire exploser totalement le modèle économique de la fibre et à décourager les investissements".

Faut-il une offre activée sur les RIP FTTH ? Pour Bouygues Telecom, c'est indispensable. SFR a indiqué qu'il ne prendrait qu'une offre passive. Free a précisé qu'il ne prendrait pas d'offre activée... ni d'offre passive à court terme. La surprise est venue d'Orange qui a précisé que le fait qu'un RIP propose une offre activée ne l'empêchait pas de souscrire à un co-investissement passif.

Si Orange et SFR ont déclaré maintenir leurs investissements prévus dans la fibre, une certaine nervosité était néanmoins palpable chez beaucoup d'intervenants sur les capacités financières du secteur dans un contexte qui tire les tarifs vers le bas.

D'autres questions importantes ont été abordées, comme les réseaux pour les professionnels, l'expérimentation de Palaiseau ou la place des réseaux câblés dans le passage au THD.