Numérique / Territoires

La presse quotidienne régionale cède du terrain dans la télévision locale Octobre 2009

La presse écrite locale avait tenté de conforter son modèle (un territoire = un groupe de presse) en obtenant une bonne partie des autorisations hertziennes des télévisions locales. Mais les synergies sont beaucoup moins évidentes qu'avec le web, les recettes publicitaires difficiles à décrocher, et les difficultés conjoncturelles fortes des groupes de presse ne permettent plus d'attendre patiemment qu'un modèle d'économie privé se dégage pour les télévisions locales.

Le groupe Hersant a ainsi cédé ses participations, comme la chaîne caennaise à Normandie TV, la nîmoise à des investisseurs locaux et surtout la francilienne à Bernard Krief, sans compter l'abandon en rase campagne des fréquences que le groupe devait obtenir à Nice et Cannes ni le retrait de TV Orléans et TV Alsace en 2008. A Marseille, l'éditeur de "La Provence" est sorti du capital, en même temps que tous les actionnaires de départ, dont la Caisse d'Epargne, le tout au profit de chefs d'entreprises locaux.

Côté Ouest France, les actionnaires de Nantes 7 ont déposé le bilan, et on ne peut que s'interroger sur l'avenir de la télévision d'Angers.

Plus globalement, la tentative de chercher un sauveur national des chaînes de la Presse quotidienne régionale, sous forme de syndication de programmes et de publicité, débouche sur un constat d'échec et est reportée sine die.

La crise ne peut que s'amplifier : cette tentative de syndication a eu pour seul résultat tangible de faire abandonner à TF1 la régie nationale de publicité, avec à la clef une baisse prévisible des recettes pour les chaînes en 2009 et 2010. Et le mécanisme mis en place sur la TNT, ou toute défaillance de chaîne, ou retard dans la création de nouvelle télévision, pèse sur le coût de diffusion des autres, ne va rien arranger. Les chaînes locales doivent aujourd'hui payer plus cher pour les émetteurs du réseau national non utilisés que pour ceux qu'elles utilisent effectivement !

Le budget de l'Etat va venir largement à la rescousse de la presse écrite, avec une hausse de 51% des crédits (de 278 à 419 millions d'euros). Celui des aides aux télévisions locales augmente dans la même proportion (de 0 à 0 millions).