Le Cerema met l’IoT au service des villes Mars 2018
Quelles sont les technologies déployées ? Dans quels objectifs ? Comment identifier les projets en cours ? Le Cerema met en ligne, ce 6 mars 2018, un rapport sur les usages de l’Internet des objets (IoT) dans les villes intelligentes et durables, en France.
Commandé à l’Ecole des Ponts ParisTech dans le cadre d’un groupe d’analyse de l’action publique, le document répond, en 80 pages, à un double objectif :
- dresser un état des lieux ;
- identifier les besoins d’accompagnement des collectivités.
Quatre élèves-ingénieurs ont ainsi exploré le sujet pendant 5 mois. Ils ont interrogé une quinzaine de collectivités de différentes tailles, un établissement public d’aménagement, sept entreprises du secteur, l’Arcep et l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar).
Technologies, écosystème et bonnes pratiques
Le document fait d’abord un point sur les technologies de l’IoT : schémas d’architecture (M2M, Cloud…), infrastructures réseaux (FttH, GSM, LTE-M, LPWAN, Wi-Fi, Bluetooth, RFID, 5G…), capteurs, interopérabilité, sécurité des données comme des réseaux, anonymisation…
Le rapport montre, ensuite, la complexité de l’écosystème entre acteurs publics et privés, bénéfices pour les citoyens, partenariats entre grands groupes (Vinci Energies, IBM, Cisco, m2o City, Bouygues, Sigfox, Orange…) et start-up (Objenious,…)
L’étude propose alors une analyse des premiers retours d’expériences et notamment de ceux qui offrent un retour sur investissement (ROI) rapide : optimisation de la collecte des déchets au Grand Lyon ou à Angers, instrumentation des bâtiments publics à Saint Sulpice La Forêt ou Marseille, télérelève des compteurs d’eau à Saint Amand Montrond, éclairage public intelligent à Rilleux-la-Pape ou Paris-Saclay. Elle liste les projets pour l’aide à la décision et l’évaluation des politiques : Rouen Ville Respirable, monitoring environnemental de Nice, suivi de la qualité de l’air extérieur à Paris ou air intérieur à La Défense (EPADESA), optimisation de l’arrosage à la Métropole de Lyon. Elle donne en exemple des projets de services aux citoyens : "Nantes dans ma poche", visualisation des données de confort à Saint Sulpice, capteurs de pollens à Nice… Elle présente quelques exemples de Smart Grid à Issy ou Carros.
Gouvernance, contractualisation et "clause data"
Enfin, l’étude identifie les points de vigilance à prendre en compte pour bien démarrer un projet : définition du besoin, choix de la solution technique, recours à l’expérimentation (POC…) puis passage à l’échelle du territoire. Elle insiste sur la gouvernance des projets avec un portage politique fort et une implication de toute l’organisation, notamment des directions métiers. Elle souligne l’importance de la contractualisation avec les acteurs privés : accord de R&D, partenariats d’innovation, appels à projets, contrats inférieurs au seuil des marchés publics, convention d’occupation du domaine public voire « gentlemen agreement ». Chacune de ces procédures doit également être étudiée sous l’angle de l’industrialisation probable du projet après sa phase pilote : CREM, contrat de performance énergétique (CPE), DSP et concession… A noter, l’incontournable « clause data » qui permet aux collectivités de rester propriétaires de leurs données, y compris après la fin des contrats.
L’Ecole des Ponts et Efficacity ont assuré l’encadrement académique de cette enquête, réalisée en partenariat avec Les Interconnectés. Un atelier s’est déroulé à l’occasion du Forum des Interconnectés le 7 décembre 2017 à Lyon. L’AVICCA y a participé.