Numérique / Territoires

Le Très haut débit, à moitié plein Juin 2016

Ca avance, mais il y a encore du pain sur la planche, le constat dressé par les intervenants au 3e bilan annuel du Plan ne surprendra personne. L'objectif de la moitié de population ayant accès à plus de 30 Mbit/s sera atteint en 2016, avec un peu d'avance, et l'autre moitié à desservir d'ici 2022 représente sans doute plus de 80% des coûts.

Le bilan est contrasté sur le volet "Très haut débit fixe", ainsi que l'a montré Patrick Chaize, Président de l'AVICCA, dans son intervention. Côté progrès, la mobilisation de l'intégralité des territoires et l'avancement des procédures d'aides nationales. Côté chantiers qui s'ouvrent, l'offre de référence tarifaire, la Base Adresse Nationale, la Plateforme Commune d'Interopérabilité poussés par la Mission THD, la formation professionnelle côté industriel portée par la FIRIP, alors que d'autres ne sont pas refermés (industrialisation du passage en aérien, comptabilité publique des IRUs...). Côté inquiétude, le faible avancement de la couverture de la zone AMII, à moitié conventionnée. Mais la grande affaire, c'est bien sûr l'arrivée de tous les opérateurs sur les RIPs. Dans les faits, peu de progrès constatés depuis un an, mais un symbole fort : un accord effectif sur l'arrivée d'Orange sur le réseau de l'Ain (SIeA), le plus gros réseau rural actuel. 

Didier Casas, Secrétaire général de Bouygues Telecom, a confirmé la conclusion des négociations avec Axione, qui sera poursuivie avec d'autres opérateurs. Maxime Lombardini, Directeur général d'Iliad/Free, a souligné qu'un "opérateur qui ne serait pas présent sur la fibre" n'aurait d'autre issue que "sa disparition", et rappelé sa demande "très ferme" d'outil commun pour les questions opérationnelles, dans les négocations entamées avec certains RIP. Pierre Louette, Directeur général délégué d'Orange, a indiqué que les fonds alloués pour aller sur les RIP, en investissement propre pour les construire ou en co-investissement, dépassaient le milliard d'euros. Michel Paulin Directeur général de SFR, a promis que sur le million de prises à rénover ou construire en 2016, 45% seraient en FTTH, reconnaissant le sous-investissement en 2015, du fait de la priorité au câble. Une petite passe d'armes a eu lieu avec Orange qui a un peu trop rapidement qualifié de "fibre" la montée en débit, alors que ce vocable est dénié aux réseaux câblés FTTLA. 

Côté couverture mobile, c'en est fini du non-respect des accords passés avec les opérateurs (centre bourgs, ran-sharing), depuis que la loi les a rendus sanctionnables. Prolongement du programme centre-bourg, aide financière accrue de l'Etat sont à mettre à l'actif de l'exécutif, même s'il a fallu une mobilisation des associations de collectivités pour améliorer le dispositif. Par contre le "reste à charge" leur apparaît trop élevé sur le programme "sites économiques", et le risque de transfert de responsabilité apparente sur la couverture mobile vers les élus beaucoup trop important.