Neuf Cegetel, les petits et les gros Août 2005
La fusion Neuf Cegetel a reçu le feu vert des autorités de la concurrence, donnant ainsi naissance au numéro deux des télécoms fixes en France. Cet acteur de poids reste malgré tout loin de France Télécom, non seulement en chiffre d'affaires, mais parce qu'il est pas propriétaire d'infrastructures d'accès et qu'il est aujourd'hui absent du mobile, secteur qui représente la moitié du marché total. A défaut de prendre pied à retardement sur le secteur avec une licence UMTS, on suivra donc avec attention une éventuelle candidature de cet opérateur sur le WiMAX et ses possibilités en matière de nomadisme, pour les données comme pour la voix.
Côté infrastructures, le nouvel ensemble est malgré tout très important du côté des grands backbones et de l'accès aux NRA pour le dégroupage. Les autres fournisseurs d'accès à internet et opérateurs de voix, craignant de ne plus pouvoir jouer sur la concurrence entre Cegetel et Neuf pour les offres de gros, ont obtenu avec l'appui de l'ARCEP un maintien des tarifs actuels.
Quel peut être l'impact de cette fusion sur les réseaux ouverts d'initiative publique ? Il y a tout d'abord un client de moins ! Celui qui reste aura plus de parts de marché ; d'un côté, il aura donc plus de possibilités de posséder ses propres infrastructures en milieu urbain ; de l'autre, il aura plus d'appétence pour relier des sites de moyenne importance, en passant par les réseaux départementaux. Et surtout, la consolidation d'un numéro deux va pousser à un resserrement de la concurrence ; pour ne pas tomber dans l'oligopole, l'existence de réseaux ouverts à l'ensemble des opérateurs est plus que jamais une nécessité.