Numérique / Territoires

Nouveaux usages en mobile : quelles conditions pour le décollage ? Janvier 2009

On est encore très loin du "anytime anywhere" en France : 2007-2008 n'aura pas été le moment charnière décollage pour les usages d'internet et de la télévision sur mobile. L'enquête annuelle du CREDOC ne montre aucun signe de sursaut, ni pour une utilisation via le téléphone mobile, ni via l'ordinateur.

Si le téléphone mobile est massivement utilisé pour les SMS chez les moins de 40 ans, les autres usages sont encore confidentiels.

Au total moins de 6% de la population déclare s'être connectée sur son propre ordinateur portable dans un lieu public au cours de l'année écoulée, que ce soit en WiFi, via l'abonnement mobile ou une connexion filaire, dont seulement 2% avec un usage régulier (plus d'une fois par semaine).

Le nombre de connectés en nomade, hors domicile ou travail monte à un petit 16% en additionnant ceux qui se connectent dans un lieu public équipé d'ordinateurs connectés (11%), qui naviguent via leur téléphone (5%), ou en connectant leur propre ordinateur dehors (les 6% précédents, cumul possible). Cette connexion en nomade ne se substitue pas au fixe, mais concerne les utilisateurs réguliers : elle est surtout faite par ceux qui sont déjà équipés chez eux (22%) et non par ceux qui n'y sont pas (8%).

L'enquête ne donne pas d'explication de cette faiblesse d'usage, bien éloignée des granes déclarations sur la mobilité. Manque d'appétence des consommateurs ? Problème d'équipements et d'ergonomie ? Problème de tarifs d'accès ?

Pour internet, la croissance du parc de smartphones et d'ultra-portables pourrait constituer une partie de la réponse, et sans doute aussi une baisse des coûts via un nouvel entrant sur l'UMTS, la multiplication d'accès WiFI gratuits ou à bas coût, ou encore un décollage du WiMAX dans les zones urbaines.

Pour la télévision, c'est le mariage à venir entre la distribution massive de téléphones portables avec écran et de la TMP (diffusion en TNT), qui permet de s'affranchir du temps de connexion, qui est la condition du décollage. Mais les époux "opérateurs" et "chaînes de télévision" n'arrivent toujours pas à s'entendre sur le contrat de mariage, vu les coûts de la noce (construction d'un nouveau réseau d'émetteurs).