Numérique / Territoires

Priorités éducatives pour 2017 : prendre (enfin) le virage numérique ? Mai 2016

France Stratégie publie un état des lieux et appelle à proposer des solutions aux enjeux de la décennie qui suivra la prochaine présidentielle. Pour les experts de cet organisme rattaché au Premier ministre, l’intégration du numérique reste encore marginale, dans les disciplines traditionnelles comme dans la pédagogie quotidienne.

Globalement, les limites de l’Education nationale sont désormais bien connues : 110 000 décrocheurs, des tests juste dans la moyenne de l’OCDE, une diminution des performances en mathématiques et des élèves en difficulté dans tous les domaines, depuis 2003, dixit PISA.  En outre, l’enquête 2012 montre que les écarts de réussite, en fonction du milieu social, restent très importants en France. Ils se sont même creusés par rapport à 2003.

France Stratégie propose plusieurs explications à ce constat : des moyens plus faibles pour la maternelle, le primaire, le collège et le supérieur, par rapport aux pays voisins ou comparables ; trop d’objectifs pédagogiques et une organisation défectueuse du système éducatif  (dans le partage des responsabilités centrales et locales, par exemple) ; une place du numérique encore insuffisante.

TICE et puces

Sur ce point,  si l’effort d’équipement est jugé « réel », de nombreux freins demeurent tant pour l’enseignement du numérique que pour son utilisation dans le travail des professeurs : « accès insuffisant à des ressources numériques partagées, à des outils ergonomiques, à des formations, et médiocre qualité de l’accès à internet ». 

Suivent une série de questions à l'adresse de tous les acteurs et notamment les collectivités :

- Comment prendre appui sur le numérique pour améliorer les pédagogies ? Pour optimiser le temps de travail et de présence des enseignants ?

- Sur quels niveaux d’enseignement faire porter en priorité les investissements en matière de numérique ?

- Faut-il privilégier l’équipement des élèves et des étudiants, des établissements ou des enseignants ? Quelles collectivités devront assumer la charge de ces financements ?

- Ou bien faudrait-il développer d’abord la production de contenu pédagogique numérique?

Aucune question ne concerne les réseaux qu’ils soient externes ou internes, ni la maintenance, ni  la responsabilité en matière de gestion des infrastructures… Pas de question, pas de proposition donc pas de priorité ? Pourtant, l’enquête PROFETIC de 2015 est bien reprise dans le constat introductif. Elle relève que deux enseignants sur trois dans le premier degré et deux sur cinq dans le second renoncent à utiliser quotidiennement le numérique en classe en raison du débit insuffisant dans leur établissement.

Pour réagir, les contributions sont attendues sur le site de France Stratégie, d’ici le 9 juin prochain.