Numérique / Territoires

Projet de loi : la télévision du futur... antérieur Juillet 2006

La TNT était censée élargir le paysage audiovisuel et accueillir les télévisions locales.

Le projet de loi porte un nouveau coup à ces déclarations d'intentions, en donnant une prime aux chaînes historiques analogiques sous forme de prolongement de durée mais aussi d'une chaîne supplémentaire, malgré l'avis du CSA, de l'ARCEP. Les nouveaux entrants de la TNT ont beau dénoncer le projet, leur lobby ne pèse pas grand chose par rapport aux autres, surtout dans une année pré-électorale. Leur économie sera encore fragilisée par la possibilité que les mastodontes de l'audiovisuel viennent leur faire concurrence sur leurs formats ...

Pour les chaînes locales, un petit geste pour les chaînes qui ont déjà leur autorisation : elles pourront bénéficier d'une autorisation en numérique, y compris sur un territoire plus grand, sans la formalité d'un appel à candidatures. Mais la loi ne leur reconnaît toujours pas de place spécifique. Résultat, les arbitrages du CSA sont toujours à leur détriment. Ainsi, le CSA vient de lancer un appel à candidatures sur l'Ile de France, taillé sur mesures en faveur des chaînes nationales : elles pourront concourir et la part de la programmation locale est ramenée de 50 à 20 %. Quant aux chaînes locales franciliennes existantes qui demandent des fréquences analogiques ou numériques depuis des années, toujours pas de réponses... Plus globalement, le demi-multiplex national réservé aux télévisions locales, censé permettre le pluralisme selon le CSA lui même, il est en train de se réduire à une fraction d'un canal...

S'agit-il une fois de plus de se dire, qu'importe, il y aura de nouvelles fréquences, à l'extinction de l'analogique (après 2011 !). Même pas : ces fréquences ne seront pas forcément affectées à l'audiovisuel, et les besoins, notamment pour la télévision personnelle et la haute définition, sont considérables.

Si la volonté politique de réserver une vraie place à la télévision locale n'émerge pas lors du débat parlementaire, ce secteur se résumera à une poignée de chaînes d'ampleur régionale, autour de quelques grandes métropoles, qui seront vite amenées à syndiquer leurs programmes pour survivre.