Numérique / Territoires

Sauver nos entreprises nationales sans tuer la diversité, et sans aggraver la fracture numérique territoriale Décembre 2002

On ne peut que se réjouir que des solutions soient trouvées pour nos grandes entreprises, France Télécom et CEGETEL et autres fleurons des secteurs des communications électroniques. Il ne faut pas laisser perdre ou partir le capital humain qu'elles ont rassemblé. Nous avons besoin de retrouver des acteurs forts, pouvant investir dans des logiques d'ensemble.

Mais les sauvetages et fusions en cours doivent s'accompagner de mesures permettant une dynamique élargie à d'autres acteurs ; sinon les situations de monopoles ou d'oligopoles pourraient ossifier le secteur.

Il ne faut pas non plus continuer à entraver l'action publique locale ; sinon la fracture numérique va se développer, d'abord entre le rural et l'urbain, mais aussi entre les métropoles françaises et leurs consœurs européennes beaucoup plus libres d'agir.

Cessons d'avoir peur. Les collectivités n'ont aucun intérêt à porter leurs efforts là où le marché est déjà concurrentiel ; elles seraient d'ailleurs mal armées pour le faire. Elles privilégieront les territoires mal desservis ou les besoins de pointe. Et ce faisant, à terme, tous les opérateurs bénéficieront de cet élargissement des usages.

Dans leur plate-forme commune l'AVICAM et l'AMGVF, ont proposé une série de mesures en ce sens. Il s'agit d'ouvrir le jeu sur les infrastructures et réseaux, au bénéfice de tous les opérateurs, et de donner un cadre adapté pour les collectivités locales, en libéralisant leurs initiatives et en organisant des péréquations.

Les pouvoirs publics ont participé activement à la remise à flots des grandes entreprises, c'était indispensable. Il est temps de prendre ces orientations en faveur de la diversité et de l'action locale, et de les mettre en application elles aussi.