Se hâter lentement vers le très haut débit Août 2006
France Telecom n'utilisera pas la cagnotte de la vente des pages jaunes pour se lancer dans le FTTH en 2007. FT annonce malgré tout le raccordement effectif d'une centaine de clients expérimentaux en G PON à Paris et dans les Hauts de Seine, avec un tarif revu à la baisse, de 70 euros (internet, téléphone illimité, télévision, jeux...).A l'occasion de son bilan financier du premier semestre, avec un chiffre d'affaires revu une nouvelle fois à la baisse, l'opérateur a affirmé ne pas vouloir démarrer avant 2008, se retranchant derrière l'incertitude sur la régulation de ces investissements.
L'ARCEP de son côté commence à faire connaître ses analyses, qui misent d'abord sur l'abaissement de la principale barrière à l'entrée, à savoir le coût du génie civil et de la pénétration dans les immeubles.
Pour le génie civil, il s'agirait d'une part de mobiliser les collectivités pour le mutualiser, et d'autre part de voir comment utiliser celui de France Telecom, qui dispose du patrimoine le plus important en ce sens, même s'il n'est pas forcément mobilisable.
L'ARCEP semble laisser le choix à FT : soit l'opérateur ouvre son infrastructure passive dans de bonnes conditions, soit il ne l'utilise que pour lui-même, auquel cas il faudra réguler la fibre... Et pour tout cela, l'offre faite « spontanément » il y a quelques mois par FT, pour louer du fourreau dans les zones d'activité, aura valeur de test.
A cela s'ajoute d'autres incertitudes : les choix d'architecture, PON ou Ethernet point à point, le partage de la valeur entre fournisseurs de contenu et exploitants de réseaux pour l'audiovisuel, l'évolution du câble...
Malgré ces incertitudes, il faudrait néanmoins qu'un message politique clair et mobilisateur passe sur la mutualisation du génie civil, pour que les collectivités se mobilisent dès aujourd'hui sur leurs travaux dans le domaine public existant ou sur les opérations d'urbanisation.