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Statistiques Arcep au T3 2024 : accélération quasi générale des ralentissements Décembre 2024

En arrière toute ?

L'été 2024 ne s'est pas accompagné d'un maintien du niveau déjà très faible des déploiements FttH. Au contraire, avec seulement 603 000 nouvelles prises FttH, les ralentissements s'accélèrent, avec 8% de prises de moins qu'au T2 ! Il faut remonter au T3 2017 pour trouver un rythme aussi faible.

En encore, il ne s'agit là que des déploiements dits "bruts". Mais si l'on tient compte de la dynamique des nouveaux logements à fibrer, le solde net des déploiements FttH est de 485 500 prises seulement...

La tendance est là et hélas solide. Comment, dans ces conditions, envisager de maintenir une fermeture commerciale nationale (FCN) du réseau cuivre pour janvier 2026 ?

Quelques bonnes nouvelles cependant

Toutefois, il y a lieu de trouver quelques informations positives dans le détail de cette publication statistique trimestrielle de l'Arcep.

La première est que la complétude FttH des zones départementales progressent. La moitié (45) des RIP départementaux dépasse désormais les 95% de raccordables, avec l'ajout de 7 nouveaux départements. 7 autres RIP supplémentaires pourraient s'y rajouter d'ici la fin de l'année. Côté zone d'initiative privée,  5 nouvelles zones départementales viennent se rajouter au 15 qui atteignaient déjà les 95% de complétude, et elles pourraient être 10 de plus d'ici la fin de l'année.

La seconde est que les déploiements FttH des CPSD et des AMEL progressent très légèrement certes, mais progressent quand même pour le deuxième trimestre consécutif. Ces deux zones pourraient être les seules à pouvoir être intégralement fermées commercialement au cuivre en janvier 2026, si toutefois le rythme ne ralentit pas.

Dans le détail

  • La zone RIP atteindra le 100% FttH au mieux fin 2026

Avec près de 400 000 raccordements supplémentaires au T3 2024, les déploiements en zone RIP déçoivent déjà. Mais si l'on tient compte du référentiel de nombre de locaux à rendre raccordables dans l'IPE qui augmente sur la même période de 90 500 locaux, le bilan global est encore moins reluisant.

C'est surtout les mises en chantier de nouvelles communes qui inquiètent, avec seulement 380 communes qui ont vu les déploiements commencer. Or il en reste encore 1600 qui ne comptent aucun déploiement. Côté complétude en revanche, cela progresse bien. L'Aveyron, le Calvados, le Gard, le Loir-et-Cher, la Saône-et-Loire et enfin la Vendée ont atteint les 95% de raccordables. Du côté des plus belles progressions, on note le Jura (+9%), la Dordogne (+7%), l'Ardèche, le Finistère, la Haute-Corse, l'Indre et la Somme (+6%), l'Ariège, l'Isère et la Loire-Atlantique (+5%).

Le taux de communes raccordables à plus de 99% en zone RIP approche désormais des 46%, loin devant les toutes les zones d'initiative privée (voir ci-après).

  • La zone très dense toujours (très) loin derrière

S'il y a bien une zone où il faudra reporter la FCN, c'est la ZTD. Au rythme actuel, il faudrait 6 ans pour la terminer. Et comme la tendance au ralentissement semble s'amplifier, il n'est pas certain que les perspectives de délai d'achèvement s'améliorent. La part des communes où les déploiements sont achevés reste ainsi inférieure à 4%...

 

  • La zone AMII : toujours aucun rattrapage en vue

Cette zone, qui rappellons-le une nouvelle fois devait être achevée d'abord en 2020, puis en 2022, puis grâce aux "négociations" de l'Etat, désormais en 2025, ne pourra l'être avant fin 2027 dans le meilleur des cas. Mais comme les déploiements continuent d'y ralentir, cette hypothèse décevante reste pourtant la plus optimiste possible à l'heure actuelle.

De fait, la part des communes couvertes à plus de 99% n'a progressé que de 1,5%, n'atteignant ainsi que 19,1%.

  • AMEL et CPSD : l'embellie se maintient

Après avoir accumulés les retards, les différents AMEL et CPSD contribuent désormais beaucoup à l'achèvement des déploiements des zones privées départementales.

Ainsi, le Rhône (CPSD), la Saône-et-Loire (AMEL) comptent parmis les 5 nouvelles zones départementales privées raccordables à plus de 95%. Les trois nouvelles autres étant le Cher, le Tarn-et-Garonne et la Martinique.

Si l'embellie se confirme, les zones AMEL et CPSD pourraient être les seules à respecter en intégralité l'échéance de janvier 2026.

La part des communes couvertes à plus de 99% progresse (+2,7%) presque autant qu'en zone RIP. Elle approche désormais les 36%, soit de très loin le meilleur résultat de la zone d'initiative privée. Et de quoi faire encore plus pâlir les habitants des zones très denses...