Numérique / Territoires

Télévision numérique terrestre : il faut organiser un multiplex pour la télévision de proximité Janvier 2001

L'année 2000 a connu une accélération considérable pour le nombre de nouvelles chaînes locales conventionnées par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.

Avec les 26 dossiers acceptés, soit davantage que le total des 4 années précédentes, des villes de toutes tailles vont bénéficier d'un nouveau service de proximité. Le câble montre bien sa force de réseau local, permettant la réalisation d'initiatives décentralisées, au fur et à mesure de la maturation des idées et des partenariats.

D'autres projets vont émerger à l'issue des élections municipales, ou en liaison avec l'intercommunalité qui restructure en profondeur la vie locale. Aussi doit-on s'interroger sur la mise en place de la Télévision Numérique de Terre. Le législateur a prévu que le CSA veille “à favoriser les services à vocation locale, notamment ceux consistant en la reprise des services locaux conventionnés” (du câble).

L'intention est claire, il s'agit de permettre la complémentarité des moyens de diffusion. Dans cet esprit, on ne peut que constater que l'architecture globale retenue pour la TNT privilégie la reprise des points hauts utilisés aujourd'hui en analogique. Notre vive inquiétude vient du fait que n'apparaît pas explicitement la réservation d'un multiplex pour la télévision de proximité.

La consultation contradictoire menée par le CSA a bien montré que c'était pourtant la condition indispensable à son existence sur ce support ; ceci concerne aussi bien le secteur associatif, que privé ou public local.

Aussi l'Avicam demande au CSA de réaffirmer sa position prise en décembre 99 : “le multiplex destiné à la télévision locale et de proximité devra disposer d'infrastructures de diffusion adaptées à son objectif : zone de desserte, population servie, homogénéité culturelle et cohérence économique”.

L'Avicam souhaite également que le CSA constitue des “réserves” d'attribution pour tenir compte des délais naturels de maturation des projets locaux et favoriser ainsi la diversité et le pluralisme. A propos des services de proximité, le Président du CSA écrivait récemment que leur évolution venait “redonner des couleurs à notre expression démocratique à travers l'audiovisuel”.

Au CSA donc de conforter ces médias, contre les intérêts économiques à court terme de certains acteurs nationaux s'il le faut. C'est une exigence démocratique, conforme à la Loi sur la Liberté de la Communication.

Paris, le 5 janvier 2001

Martial GABILLARD,

Président