Territoires intelligents : des collectivités entrent dans le jeu Mars 2017
A l’occasion du TRIP de l’automne dernier, cinq métropoles ont partagé leurs expériences pour la maîtrise des réseaux, des capteurs et des données. L’objectif: s’inscrire dans une dynamique des « Territoires intelligents».
Ecosystème local
Si l’équipement des conteneurs de déchet pour l’optimisation de la collecte montre des résultats plutôt décevants localement, Grenoble-Alpes Métropole se lance désormais dans un projet de supervision énergétique multi-fluides, multi-réseaux et multi-acteurs. Conçue par Atos, la plateforme Vivacité permet de mobiliser tous les contributeurs de la ville durable et s’inscrit dans le cadre du PIA.
A Bordeaux, les 257 chaudières de la métropole sont en passe d’être connectées avec LoRa dans l’objectif de réaliser 30% d’économie d’énergie, pour un investissement de 4 M€. Problème : alors que 1/3 des équipements est déployé, 2/3 du budget sont déjà consommés. Pour piloter les chaudières les plus éloignées, en maîtrisant les coûts, un proof of concept (POC), fondé sur les standards OneM2M, est financé par l’ETSI. La mission « Métropole intelligente » s’implique ainsi au sein d’un consortium qui lui permet de participer à un mouvement plus large d’interopérabilité des systèmes.
Bac à sable
Autre lieu, autre POC, l’Eurométropole de Strasbourg participe à un prototypage de vélos connectés sur LoRa, avec une start-up locale. Celle-ci bénéficie d’un accompagnement via un appel à projets innovants de la Fabrique du Numérique (Shadok). Le service informatique de la collectivité a notamment permis l’installation de bornes indoor et outdoor ainsi que l’amélioration des capteurs antivol. Pour un coût minimal, Strasbourg passe ainsi d’une veille passive à une réalisation concrète, même à petite échelle.
Servir de « bac à sable », c’est aussi l’ambition de Montpellier qui déploie son « avenue connectée », sur 7 km, de la mer à la ville. Ce « living lab » démarre avec le déploiement du FttH. Il se poursuit avec des expérimentations de NFC et de Wi-Fi. Arrivent les premiers capteurs, d’abord pour du comptage de véhicules, puis pour la gestion des places de parkings, des inondations et un système d’hypervision. Ces derniers s’appuient sur un réseau LoRa, déployé et opéré en interne. La collectivité prévoit de l’ouvrir progressivement, en 2017, aux services des start-up de son territoire.
ROI
Retour nuancé enfin avec Chartre Métropole Innovations Numériques qui a achevé, fin 2016, une expérimentation d’avenue numérique avec information en temps réel sur le stationnement, le suivi des conteneurs ou l’éclairage public sur des réseaux LoRa, Sigfox, OMS, La Poste, Qovisio… La SEM a notamment financé un suivi par capteurs des passants dans les rues piétonnes, avec une start-up locale, pour connaître le sens des flux touristiques autour de la cathédrale. Les technologies semblent au point mais pour quels services à l’habitant et surtout à quels coûts ?
Selon le président de l’ARCEP, la valeur ajoutée de l’IoT ne se trouve ni dans les réseaux, ni dans les capteurs mais plutôt dans la maîtrise et l’exploitation des données. Il conseille aux collectivités de ne pas réinventer la roue et d’opter pour des solutions du marché. Les pionniers préfèrent une approche expérimentale en mode « bac à sable ». Ils peuvent ainsi mieux stimuler leur écosystème local, s’impliquer dans des projets nationaux voire internationaux et faire monter en compétences leurs propres services informatiques, sans mobiliser ni trop de ressources humaines, ni trop d’investissements.
