TNT : la pente est-elle forte ? Novembre 2003
La première question est de savoir quand la TNT démarrera : l'hypothèse de fin 2004 commence à paraître très optimiste. La deuxième est plus complexe : on part de zéro, mais à quelle vitesse les foyers s'équiperont-ils ? La forme de la pente du taux d'équipement conditionne la viabilité des chaînes de la TNT. Celles qui existent déjà et sont proches de l'équilibre économique sur le câble et le satellite peuvent supporter une montée en charge lente. C'est plus difficile pour une chaîne gratuite, qui mise sur les ressources publicitaires. Et c'est une question de vie ou de mort pour une chaîne locale qui n'aurait que ce support.
Les prévisions à ce jour sont diverses, mais guère rassurantes :
La plus pessimiste (Global digital TV, informamedia) donne une pente très faible, avec une pénétration de 8% en 2010.
Le scénario médian de NPA Conseil table sur un médiocre 20% à cette échéance.
La plus optimiste (Idate) espère 29%. Mais l'Idate souligne qu'avec ce chiffre les chaînes en clair ne peuvent s'équilibrer financièrement sur la période. Conclusion de l'Idate : "Face à ces chiffres et à la lumière des expériences étrangères, peut-être est-il encore temps en France de remettre à plat le dossier TNT afin de le réorienter dans une direction plus favorable au secteur audiovisuel français ?".
Une question à laquelle Michel Boyon, actuel coordinateur du projet et nommé directeur de cabinet du Premier ministre, sera bien placé pour répondre. En tout cas, pour avoir mené à bien la privatisation de TF1 au cabinet de François Léotard, il connaît bien les embuscades que ce groupe pourrait mettre sur la route de la TNT.
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