Numérique / Territoires

WiMAX : les collectivités déterminées Février 2006

Malgré les difficultés d'un appel à candidatures formaté pour des sociétés privées, 14 dossiers de collectivités ont été déposés à l'ARCEP, au niveau des Régions. Dans tous les cas, les discussions entre la Région, les Départements et les Intercommunalités ont permis d'éviter une concurrence d'initiatives publiques non cohérentes. Des mécanismes de rétrocession ou d'utilisation des licences permettront, le cas échéant, de confier le dossier à l'échelon territorial le plus pertinent.

Avec une dizaine de candidatures par région, pour seulement deux autorisations, l'ARCEP va devoir faire un choix difficile, avec ses trois critères qui pèsent pratiquement sans pondération : couverture, innovation et ouverture de la concurrence, montant de la licence.

Les collectivités ont affirmé ne pas vouloir payer l'Etat pour aménager leur territoire, prenant le risque d'un zéro pointé sur leur euro symbolique. Mais leur positionnement doit jouer en leur faveur sur la couverture, ardent engagement vis à vis de leurs habitants, et sur l'ouverture à la concurrence avec leur neutralité.

Les deux poids lourds du mobile et plus largement des télécoms, voire de la convergence, sont présents, avec France Télécom et la Société du haut débit, regroupement de Neuf et Canal+ mené par SFR. Leurs couvertures territoriales et leurs moyens financiers considérables leur permettent d'avoir une bonne note sur les critères 1 et surtout 3. Par contre sur le critère de la concurrence, elles ne devraient pas avoir de bons résultats, à moins de proposer des offres de gros à des tarifs orientés vers les coûts, ce qui serait surprenant.

Du côté des nouveaux entrants, le regroupement HDRR, formé principalement de TdF, Axione et LD Collectivités avec des variantes régionales, va sans doute miser plutôt sur ce critère 2. Les points hauts de TdF lui permettent aussi d'être bien placé sur la couverture. L'alliance autour de ClearWire, avec les câblo-opérateurs Noos/UPC France et Numericable, ainsi que Sogetrel et Orcalys, semble avoir eu plus de mal à se finaliser, puisque c'est ClearWIre France SAS qui candidate (avec des accords avec ses partenaires) et non une société ad hoc.

Il est plus difficile de se prononcer sur les chances des autres candidatures. Un local comme Nomotech, qui a déployé de grands réseaux WiFi en Normandie a-t-il sa chance en tant que régional de l'étape ?

Les autres candidats sont plus difficiles à évaluer.

Bolloré veut-il rééditer le coup tenté dans l'audiovisuel avec sa fameuse « Direct 8 », dans les télécoms, au nom de la convergence ? Jean Paul Rivière, le seul a avoir cru à la BLR en son temps, et à y avoir gagné de l'argent en revendant sa société, avec sa licence, à Free, peut-il revenir dans le jeu avec APRR au sein de Maxtel ? Les entreprises (Comium) ou des PME essayant de capitaliser sur leurs savoir-faire en ingénierie (Shaktiware, E-qual...), sans parler de l'inconnue Intergsm.net, auront-elles la solidité et la crédibilité financière pour ne pas être éliminées de la course ?

Réponses au début de l'été... Après, il faudra déployer, en espérant que l'Arcep ait choisi les bons candidats !