La TNT s’arrête en Suisse Janvier 2019
En juin 2019, la TNT Suisse cessera d’émettre. Les Helvètes devront choisir entre le câble, l’IPTV et le satellite pour réceptionner le service de télévision.
Depuis quelques jours les téléspectateurs suisses du service de télédiffusion par voie hertzienne voient un logo leur indiquant l’arrêt prochain du service. Il est vrai que la TNT suisse est moribonde avec seulement 5 chaînes de l’audiovisuel public présentes sur ce réseau et 2% des ménages qui reçoivent encore la télévision par le numérique terrestre. Les coûts de diffusion ont entériné cette décision. Dans les zones frontalières, les téléspectateurs de ces chaînes en France vont également être affectés.
France télévisions a aussi décidé d’arrêter la diffusion hertzienne de France O et France 4 pour des raisons économiques : sur le nombre d’écrans aujourd’hui en circulation, ceux qui disposent du dispositif de réception de la TNT sont nettement minoritaires.
Pourtant, l’aura autour de l’hertzien ne se dément pas du côté des éditeurs et acteurs présents sur ce réseau. La télévision hertzienne possède en effet des qualités indéniables. La première est sa gratuité : une simple antenne râteau suffit. Techniquement, sa couverture (obligatoire) du territoire reste très bonne, il n'y a pas de temps de latence. Elle est en outre « RGPD compatible ». En revanche, les services offerts nativement par la télévision par internet (nombre de chaînes, replay, sous-titrage, choix de la langue, interactivité, etc.) ne sont pas développés et l’avenir de la TNT est très incertain après 2030. L’étude annuelle du CSA montre qu'en 2018 23% des foyers français recevaient la télévision uniquement par la TNT.
Spectre hertzien et contenus audiovisuels français Pour comprendre la place de la TNT en France, il n’est pas possible de faire l’impasse sur le modèle économique de la filière audiovisuelle. Dans les années 80, le spectre hertzien donne accès de façon exclusive aux téléspectateurs français. Les acteurs privés de l’audiovisuel reçoivent des concessions hertziennes en échange du financement des contenus dont la propriété revient cependant aux producteurs. Les chaînes subissent de leurs côtés une dépréciation de la valeur de leurs actifs avec l’arrivée des autres canaux de diffusion. Ce mode de financement de la production audiovisuelle n’est pas celui des éditeurs OTT (Netflix pour ne citer que le plus célèbre du moment) dont la valeur repose sur leur catalogue. Constatant un modèle de financement des contenus « à bout de souffle» et la baisse de valeur de ces fréquences, l'ARCEP voudrait bien les reprendre. |