Numérique / Territoires

Télévision locale : Hersant Media, Bernard Krief, Bolloré, la valse continue Janvier 2010

Depuis 20 ans des groupes nationaux s'intéressent à la télévision locale, et prétendent avoir la solution "industrielle" (une régie de publicité nationale efficace, des programmes déjà bien amortis à rediffuser, une solidité financière à toute épreuve, des compétences solides...). Ils obtiennent quelques fréquences, et après deux ou trois ans, ils se cassent les dents sur la réalité : il n'y a pas de "business" à faire dans le secteur. Trois petits tours de valse "en province", puis ils vont investir leurs capitaux dans des secteurs plus rentables.

Les plus anciens se souviendront de "Quatre saisons télévision", on pourrait citer M6, la Caisse d'Epargne et bien d'autres. L'année 2010 continue sur le même modèle.

Côté sortie de piste confirmé, c'est le groupe Hersant Media qui a renoncé officiellement à mettre en oeuvre sa fréquence obtenue à Reims, et à candidater sur sa zone d'influence à Nice, après avoir vendu ses télévisions existantes. En phase ascendante, le groupe Bernard Krief, après avoir repris Cap 24 en Ile-de-France a racheté des parts dans Orléans TV et veut constituer un petit groupe de 7 ou 8 télévisions locales. A revendre à qui ?

Dernier entré dans la danse : le groupe Bolloré. Il compte bien obtenir les fréquences de la Côte d'Azur (Nice, Grasse, Menton, Cannes...), avec un budget modeste à terme de 5 millions d'euros, tout en tablant sur des financements publics des collectivités à hauteur de... 80%. Il faut au moins un groupe multinational puissant pour assumer un risque à cette hauteur. Et si les collectivités ou le CSA se souvenaient des engagements pris par le groupe Bolloré pour couvrir les zones blanches du haut débit avec des fréquences WiMAX ?