TNT : adieu au local Novembre 2003
La TNT se pare encore de la vertu d'être le futur support de la télévision locale. Mais chaque décision, depuis l'abandon d'un multiplex local par le CSA, éloigne un peu plus cette perspective.
Adieu au local en numérique terrestre, c'est fait pour France 3. Le projet de télévisions régionales, TNR, est mort et enterré. La fréquence réservée sera utilisée pour autre chose (les rumeurs vont bon train sur la chaîne Histoire, ou Festival), et tous les moyens financiers sont mis pour doubler la production sur la chaîne en analogique, avec des décrochages régionaux plus souples. Le même programme sera simplement dupliqué en numérique, mais pas partout car il y aura moins d'émetteurs permettant des décrochages...
Adieu au local, c'est la forte pente que prend le projet de loi sur les communications électroniques et l'audiovisuel, en permettant à tous les grands groupes de faire acte de candidature pour des fréquences locales numériques... Le passé a montré, en radio, que les ressources en fréquence ne restaient jamais locales dès que le national pouvait candidater : aussitôt qu'il est devenu possible de faire un réseau national, chaque groupe en a constitué un, dès qu'il a été possible d'en cumuler trois (Loi Carignon), les groupes ont constitué leurs réseaux de trois chaînes.
Adieu au local, c'est peut-être ce que des porteurs de projets pourraient décider au vu des aléas du démarrage de la TNT. Prévu en 2002, repoussé à 2004, plus probablement à 2005, il n'y aura même pas deux ans pour se lancer avant que les chaînes nationales puissent venir capter le marché de la publicité de la distribution. Avec comme perspective de ne toucher grâce à la TNT que de 8 à 30% des foyers en 2010, si l'on en croit les études actuelles !
Adieu au local, c'est peut-être le non dit de la commission ''Boyon'' (en attente de renommage), qui comprend toutes les chaînes nationales, mais aucun représentant du secteur ''local''. Quant aux opérateurs de multiplex, leurs sociétés sont constituées, elles vont faire des choix technologiques et financiers. Toutes les chaînes y sont actionnaires, mais, bien sûr, personne ne représente les chaînes locales...
Reste encore une hypothèse : le service public est réparti aujourd'hui sur deux multiplex à moitié occupé. Sur le premier il manque les trois nouvelles chaînes que le gouvernement tarde à choisir. Sur le deuxième, manquent les futures chaînes locales. D'où la forte tentation de tout regrouper au démarrage sur un même multiplex. Il resterait alors un multiplex pour les chaînes locales... ou pour d'autres, avec un adieu définitif au local ?