Déploiements FttH en 2023 : une année portée par les réseaux publics Mars 2024
Pour la deuxième année consécutive, les déploiements FttH sont inférieurs aux prévisions de l'observatoire du THD réalisés par InfraNum/Avicca/Banque des Territoires. Si une baisse avait bien été anticipée, elle se limitait à -12%. Mais l'Arcep montre au travers de sa nouvelle publication de statistiques FttH que le rythme de déploiement a baissé d'un quart.
Non pas que les auteurs de cet observatoire aient été trop optimistes, mais simplement parce que la filière s'étant mobilisée pour atteindre l'objectif présidentiel du 100% FttH à fin 2025 d'une part, et que les intégrateurs et équipementiers étant parfaitement en capacité d'atteindre ces chiffres de déploiements d'autre part, les chiffres semblaient réalistes.
Orange ayant abandonné l'idée du 100% FttH en zone AMII et l'ambition de couverture de la zone très dense ayant désormais été abaissée à 96% de couverture FttH, le prochain observatoire donnera des ambitions revues et corrigées pour 2024, tout au moins pour la zone d'initiative privée. La projection de 2023 affichait pourtant des ambitions plus que raisonnables, avec seulement 1,5 millions de prises à déployer. Il en manque 330 000 malgré tout.
S'agissant des RIP, même s'ils portent plus des deux tiers des déploiements, 2023 aura marqué le pas. Certes, avec 2,4 millions de prises contre 2,7 attendus, les collectivités n'auront pas démérité, mais comme le répète depuis plusieurs trimestres l'Avicca, de nombreux RIP ont déjà terminé leurs déploiements, et les relais de croissance forte ne sont pas si nombreux que cela. Les déploiements FttH publics seront à suivre de très près en 2024 pour savoir si l'objectif 2025 reste tenable sur la zone d'initiative publique.
Si les déploiements avancent inégalement sur le territoire, force est de reconnaître que dans l'ensemble, la France a basculé dans l'ère du tout fibre, comme le montre la carte ci-dessous. L'appétence de la population pour cette nouvelle technologie ne se dément pas, puisque 2/3 des abonnés à internet le sont via la fibre optique. Une réussite qui doit nous rappeler que les technologies alternatives (satellites, 4G fixe et autres solutions radio) doivent rester de l'ordre de l'exception, afin que l'effet "whaou" ne soit pas remplacé par un effet "bof".