Numérique / Territoires

Le rythme annuel d'accroissement du parc FTTH réévalué à la baisse Septembre 2013

Début juillet, l'ARCEP se réjouissait d'un "rythme annuel d'accroissement d'un million" de prises FTTH, tout en soulignant que "il faut encore doubler ce rythme pour arriver, d'ici 2025, à rendre éligibles tous les foyers : ce régime de croisière pourrait être atteint en 2015". Les chiffres du deuxième trimestre viennent doucher cet optimisme, avec seulement 187 000 prises nouvelles, et un accroissement sur un an de 757 000 prises : l'embellie supposée du premier trimestre était due "à des erreurs d'opérateurs dans la comptabilisation de leurs logements éligibles". Une hirondelle ne fait pas le printemps, surtout quand elle n'est pas vraiment là. Ce n'est donc pas un doublement du rythme annuel qu'il faudrait, mais un triplement.

 

Accroissement du parc de locaux éligibles au FTTH, en milliers (source ARCEP)

 

La construction concerne toujours essentiellement les grands immeubles de la zone très dense. Sur les 9 derniers mois (seuls chiffres publiés), seules 130 000 prises ont été construites en zone "moins dense".

Ces chiffres alertent les collectivités qui constatent que si de nombreux chantiers sont entrepris dans la zone moins dense, ils ne vont généralement pas jusqu'à proximité immédiate des logements et locaux professionnels. Les prises sont alors dites "couvertes", mais ne sont pas vraiment "raccordables", et l'initiative publique est bien entendue gelée par ces débuts de déploiement. Aucune information n'est délivrée aux foyers et entreprises concernées sur ces zones, et il n'est pas possible de s'abonner. Dans ces conditions, on comprend mieux le flou que les opérateurs privés souhaitent conserver dans les conventions de programmation et de suivi des déploiements.

Signe positif, la mutualisation augmente, en particulier grâce aux offres activées (proposées uniquement par les RIP), avec un nombre d'abonnés en augmentation de 177% sur un an, mais aussi via une offre passive (+ 120% sur un an).

Il faudra encore du temps pour que les gros projets de collectivités, qui passent par de longues procédures (schéma directeur, montage politique local, dossiers au FSN, marchés publics...), et sur des prises plus longues et difficiles à construire, produisent des effets quantitatifs sur les chiffres nationaux. Les RIP représentent 360 000 prises FTTH raccordables, plus les réseaux câblés en DSP ou en régie et SEM.