Numérique / Territoires

Les zones très dense et AMII gâchent la réunion de famille Janvier 2017

Le Président de l'ARCEP a regretté l'absence remarquée d'Orange au GRACO du 10 janvier. Alors qu'il avait comparé cette rencontre annuelle entre les opérateurs et les collectivités à une traditionnelle "réunion de famille", il a filé la métaphore en évoquant le "cousin fâché", une fâcherie due aux orientations publiées la veille de la rencontre, qui vont renforcer la régulation d'Orange sur la zone très dense. En effet, sans remettre en cause la concurrence par les infrastructures pour la collecte en dehors des immeubles, pour la zone très dense, l'ARCEP envisage d'une part qu'Orange propose une offre de pénétration dans les immeubles, et lui impose une obligation de non-discrimination pour les fibres de collecte surnuméraires dont il dispose. Quant à la zone AMII, le Président de l'ARCEP s'est dit favorable à un rééquilibrage pour que SFR puisse construire davantage de prises.

Le premier point devrait lever un frein à la pénétration dans les immeubles pour rejoindre le point de mutualisation. En effet, les gestionnaires d'immeubles sont plus familiers d'Orange et ne comprennent pas la multiplication des demandes de pénétration. L'obligation de non-discrimination devrait éviter qu'Orange n'utilise ses disponibilités sur la collecte dans un jeu de balance trop fort entre Bouygues Telecom et Free.

Quant à la partie de la zone moins dense que les opérateurs privés Orange et SFR s'étaient engagés à construire d'ici 2020, une forte accélération est indispensable pour tenir l'objectif. Ainsi Orange annonce encore maintenant un objectif de 18 000 000 de prises desservies en 2020, alors que la zone AMII et la zone très dense en totalisent près de 20 000 000, aux quelles s'ajoutent les quelques millions de prises que les RIP auront livré d'ici là.

Les échanges tendus entre Orange et l'ARCEP se sont poursuivis par voie de presse, mais ne devraient pas modifier la position du régulateur.