Numérique / Territoires

Quinquennat à haut débit Mars 2008

En inaugurant le Salon mondial des technologies CEBIT à Hanovre le 3 mars 2008, le Président de la République n'a pas évoqué le très haut débit, mais le renforcement des usages et de la production des nouvelles technologies en France : "j'ai deux objectifs simples : que nous portions en deux ans à 70 % la part des ménages français équipés d'un ordinateur, et je veux que 100 % des Français aient accès à l'internet à haut débit fixe et mobile avant la fin de mon quinquennat."

Pour l'équipement en ordinateurs d'ici 2010, cet objectif ne semble pas nécessiter de mesures spécifiques. A la mi 2007, le taux était déjà de 64% et avait augmenté de 7% en un an (étude CREDOC pour l'ARCEP et le CGTI). La même étude montrait aussi que la fracture était très profonde en fonction du niveau d'études. Au delà du seul chiffre d'équipements, y aura-t-il des mesures d'aides à l'appropriation et à la formation pour les publics les plus éloignés ?

Pour le haut débit fixe, nous sommes encore loin des "2 Mbits/s pour tous" qui avaient été promis pour fin 2007 dans la mandature précédente. Mais compte tenu des investissements des collectivités, et de la progression des technologies, cet objectif n'est pas hors de portée, surtout si l'Etat assume effectivement un rôle de péréquation territoriale. Une extrapolation des données constatées sur les départements et régions qui se sont impliquées chiffre l'addition de 1 à 1,5 milliards d'euros, avec une majorité de financements publics, pour avoir au moins du 512 kbits/s. Mais à cette échéance, avec la même somme, les opérateurs privés auront construit quelques millions de prises en fibre optique à 100 Mbits/s dans les zones denses... La fracture n'est pas statique !

Pour le haut débit mobile, l'autorisation d'utiliser la bande des 900 MHz pour l'UMTS ne s'est accompagnée d'aucune extension des obligations souscrites dans les licences initiales. Inutile d'espérer utiliser le "dividende numérique" en 2012 non plus. Là aussi il faudra donc d'autres mesures, réglementaires et/ou financières, pour atteindre cet objectif.